Le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, a appelé hier depuis Tamanrasset «les égarés et tous ceux qui activent contre le peuple algérien et ses intérêts à déposer les armes». Au cours d'une activité de proximité organisée à la maison de la culture Moufdi Zakaria, au 10e jour de la campagne électorale, M. Bouteflika a souligné qu'une éventuelle amnistie n'interviendra qu'après le dépôt définitif et total des armes. «L'amnistie n'interviendra qu'une fois que chacun (des terroristes) aura définitivement et totalement déposé les armes et se soit rendu» aux forces de sécurité, a indiqué le candidat Bouteflika. «C'est à cette condition que les cœurs s'attendriraient et laisseraient la place à la clémence puis à une éventuelle amnistie», a-t-il noté. Dans ce sillage, M. Bouteflika a précisé qu'il s'exprimait «au nom du peuple» et en tant que «responsable», avant de clamer que «l'Algérie et son peuple ne s'inclineront devant personne». Toujours au sujet d'une possible amnistie, il a affirmé que le peuple doit être pour cela «consentant» et que «les intérêts de l'Algérie ne soient pas touchés», ce qui créerait, a-t-il dit, des «conditions politiques et un climat favorables» à une telle éventualité. Le candidat Bouteflika s'est également engagé à faire face au fléau de la violence avec le concours des forces de sécurité, mais aussi au moyen du «dialogue et de l'ouverture». Il a considéré que la violence «ne peut mener qu'à la guerre civile» et, de ce fait, une amnistie mal préparée pourrait mener elle aussi à une guerre civile. Le candidat Bouteflika a également fait remarquer que «l'amnistie générale suppose la participation et l'implication de l'ensemble des Algériens, quelles que soient leurs idées et leur appartenance politique». Afin de concrétiser cet objectif, M. Bouteflika a affirmé que le dialogue ne devait pas se dérouler dans des «conditions de violence», avant de lancer cet avertissement : «Tous ceux qui nous offenseront seront combattus avec des armes encore plus fortes.» A la rencontre de la population d'Illizi Le candidat indépendant à l'élection présidentielle du 9 avril, Abdelaziz Bouteflika, a consacré hier sa première activité électorale de la journée à un travail de proximité dans la wilaya d'Illizi, dans l'extrême sud du pays. Au 10e jour de la campagne électorale, le candidat Bouteflika a préféré aller à la rencontre des citoyens d'Illizi qui lui ont réservé un accueil digne de la légendaire hospitalité des gens du Sud. S'offrant ainsi un vrai bain de foule, M. Bouteflika a parcouru à pied l'artère principale de l'ancienne ville, le boulevard Emir Abdelkader, marquant des haltes pour saluer les citoyens et s'adresser à beaucoup d'entre eux. Scandant des slogans pour un troisième mandat présidentiel que brigue le candidat Bouteflika, les citoyens, jeunes et moins jeunes, étaient visiblement enthousiasmés à l'idée de pouvoir approcher de très près et de parler au candidat et actuel chef de l'Etat. «Oui à un troisième mandat», «Bienvenue à l'homme de la paix et de la réconciliation nationale», «Bouteflika, notre président», sont les principaux slogans mis en évidence sur des banderoles et des pancartes déployées dans toute la ville. Sous les rythmes de la musique et des danses targuis exécutés par des troupes arborant des habits traditionnels, l'ambiance était pleine d'entrain, quoique sous une chaleur torride dépassant les 30 degrés. La traditionnelle danse des chameaux, très prisée dans cette région, a davantage égayé l'atmosphère dans un décor où les belles dunes de sable se mêlent à un paysage plutôt rocailleux. Après l'étape d'Illizi, M. Bouteflika devait se rendre dans la wilaya de Laghouat.