Photo : S. Zoheir De notre envoyé spécial à Tamanrasset Amar Rafa Le candidat indépendant Bouteflika a exclu de décréter l'amnistie générale au profit des terroristes tant qu'ils n'auront pas déposé leurs armes ou du moins dans la conjoncture actuelle. Lors d'un meeting tenu à la maison de la culture de Tamanrasset, où il s'est rendu en visite au dixième jour de la campagne électorale, le candidat Bouteflika a exprimé son vœu d'approfondir la politique de réconciliation nationale, en réponse à un citoyen réclamant l'amnistie générale. Ce à quoi, M. Bouteflika répondra sur un ton catégorique : «Non il n'y aura pas d'amnistie générale.» «L'amnistie générale interviendra lorsque les égarés auront déposé les armes», poursuit-il. «A ce moment-là, a-t-il indiqué, les esprits se calmeront et le dirigeant pourra alors décider.» Le candidat Bouteflika expliquera, en outre, que «l'amnistie générale n'est pas un produit commercial à prendre. Mais, autant la violence entraîne la guerre, l'amnistie générale nous mènerait droit vers la guerre civile». «Il ne faut pas se tromper de calendrier, car il est facile de décréter une grâce, mais qui va m'assurer l'acceptation des femmes qui ont perdu leurs enfants et des personnes qui ont perdu leurs biens». Selon lui, «ce n'est pas chose aisée», exprimant le «vœu qu'un jour tout le monde assistera à une amnistie générale». M. Bouteflika estimera que le dialogue ne s'accommodera pas de violence et vice versa, avant de tonner : «A celui qui utilisera la violence, on répondra avec des armes plus fortes. Il s'agit d'une responsabilité d'un pays et d'un peuple. Un peuple qui ne s'incline devant personne.» Et d'ajouter : «Il est nécessaire que le peuple accepte une telle décision, ce qui ne sera possible que dans des conditions politiques différentes. Il faudra d'abord approfondir la réconciliation nationale, la politique de dialogue et d'ouverture», autant de chantiers à mettre en œuvre. Le candidat Bouteflika a affirmé également qu'il était nécessaire de relier le Sud au Nord et les Hauts Plateaux au Sud et qu'il faudrait rapprocher le niveau de développement. S'agissant des questions frontalières, Abdelaziz Bouteflika a appelé les citoyens de Tamanrasset à servir d'éléments de fraternité et de dialogue et les pays voisins, notamment avec le Mali et le Niger, car dit-il, «nous ne sommes pas partie prenante des escarmouches qui ont lieu. Vous êtes les ambassadeurs du pays et nous comptons sur vous pour représenter dignement l'Algérie. Le voisin passe en priorité».Abordant l'élection présidentielle, il a affirmé que le nom du futur président importe peu, l'essentiel est qu'il soit soutenu, sinon comment élever la voix à l'extérieur quand le pays est divisé. Le 9 avril choisissez le président avec raison et soutenez-le, car la tâche est difficile.