«Il est anormal qu'un club professionnel de Ligue 1 comme l'USM El Harrach joue dans un stade tout juste homologué pour des matches de division d'honneur.» Ces paroles sont du président de la Fédération algérienne de football, M. Mohamed Raouraoua, qui les a prononcées, il y a une semaine, lors de son passage au Forum de l'Organisation nationale des journalistes sportifs algériens. Il a cité l'USMH mais il aurait pu parler d'autres clubs au sujet de ces histoires de stades exigus. Comme quoi, le club harrachi n'est vraiment pas seul en ce domaine. Ce problème des stades semble loin de trouver sa solution, notamment pour les clubs de l'Algérois ou de la proche banlieue de la capitale. Si on appliquait à la lettre la réglementation du football professionnel algérien, il n'y aurait pas énormément de clubs à pouvoir prétendre jouer dans un stade homologué. Selon la réglementation du football professionnel, les rencontres du championnat de football professionnel doivent se dérouler dans des stades homologués et remplissant les conditions suivantes : A. D'une capacité d'accueil : - de 10.000 spectateurs au minimum pour les clubs de la ligue 1 (L 1) ; - de 8.000 spectateurs au minimum pour les clubs de la ligue 2 (L 2). B. D'un terrain de jeu avec une pelouse en gazon naturel ou artificiel en bon état C. D'installations dépendantes : - Vestiaires joueurs : au moins quatre (04) ; - Vestiaires d'arbitres : au moins deux (02) ; - Salle de contrôle anti-dopage équipée d'un réfrigérateur ; - Salle de presse. D. Une tribune séparée ou isolée doit être réservée aux supporters de l'équipe visiteuse. E. Une tribune officielle. F. Une tribune de presse. On remarquera que ces conditions sont loin d'être respectées d'où le sentiment que nos clubs professionnels ne sont admis à évoluer en championnat que parce que la LFP le veut bien, ou plutôt se sent obligée de le faire, sinon, il n'y aurait pas de compétition professionnelle dans le football algérien. Mais il n'y pas que cela. Il faut ajouter à ce tableau le problème de l'éclairage pour les matches en nocturne. Il ne suffit pas de dire que des projecteurs y sont installés pour croire qu'un stade peut accueillir des rencontres programmées la nuit. La réglementation fait obligation aux stades des clubs professionnels de Ligue 1 de disposer d'une installation d'éclairage réglementaire à 1200 Lux (normes FIFA) avec une source d'approvisionnement de substitution (groupe électrogène) permettant le bon déroulement des matches en nocturne. Par ailleurs, les stades doivent disposer aussi de toutes les installations nécessaires à la retransmission télévisée des matches, comprenant, notamment, une aire de stationnement pour les véhicules de la télévision. La même réglementation précise que si ces conditions ne sont pas remplies, la LFP fixe d'office la domiciliation sur un stade dûment homologué. En somme, on fait du professionnalisme sans avoir les moyens de ce professionnalisme. En France, un club comme Luzenac, qui a gagné sur le terrain le droit d'évoluer dans le championnat de Ligue 2 professionnelle a vu sa montée refusée par la Ligue de football professionnel parce que ne disposant pas d'un stade homologué pour ce genre de compétition. Mohamed Raouraoua a parlé de ce club lors du Forum de l'ONJSA. «Luzenac a été interdit d'accession et il n'y a pas eu de remous, avait-il déclaré. Chez nous si nous faisions la même chose pour n'importe quel club, ce serait la révolte.» Sans commentaire.