Le plan Milan a été déclenché pour tenter de retrouver un islamiste algérien qui a disparu de sa résidence où il était assigné. S'exprimant à ce sujet, le ministre de l'Intérieur, Emmanuel Vals, a qualifié la personne de «dangereuse». Saïd Arrif a été assigné à résidence dans la commune de Brioude, en Haute-Loire, depuis le mois d'octobre 2012. Selon les premières informations, il aurait vraisemblablement pris la fuite samedi dans l'après-midi à bord d'un véhicule volé. Saïd Arif avait été condamné en 2007 pour terrorisme dans le dossier des filières de recrutement de combattants en Tchétchénie. Avant son procès de 2007, Saïd Arif avait été mis en examen et écroué en 2004 pour «appartenance à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, dans le dossier des filières de recrutement de combattants en Tchétchénie. Ce «djihadiste aguerri», comme l'avait qualifié le ministère de l'Intérieur en 2004, avait été poursuivi avec d'autres islamistes pour avoir projeté des attentats en France en 2001-2002, sur la Tour Eiffel notamment. Après sa libération en décembre 2011, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait suspendu son expulsion en demandant à la France de ne pas l'expulser en Algérie. Par ailleurs, le parquet a ouvert à l'encontre du militant islamiste une enquête en avril pour apologie de crime terroriste. Plus récemment, il s'était illustré en donnant une interview à un hebdomadaire catholique. Il y déclarait que les attentats suicides étaient le meilleur moyen de lutte pour les islamistes. Avec une voiture piégée, disait-il, vous tuez 150 à 200 personnes. Ces propos avaient entraîné l'ouverture d'une enquête pour apologie de crime terroriste. La police judiciaire avait prévu d'interroger l'islamiste à ce sujet aujourd'hui. Saïd Arif a donc décidé de prendre la poudre d'escampette. Il attendait d'être expulsé du territoire français. Lors d'une interview sur France 3 il y a quelques mois, il s'étonnait d'être toujours assigné à résidence à Brioude : «Si je suis dangereux, laissez-moi partir.» Ce n'est pas la première fois que Saïd Arif viole son assignation à résidence. Début 2012, il avait fui en Suède avant d'être arrêté. Le tribunal de Rodez l'avait condamné pour cela à 6 mois de prison l'an dernier. Les autorités françaises auraient bien voulu se débarrasser de cette « charge» par l'expulsion de cet islamiste vers son pays d'origine. Malheureusement, les organisations des droits de l'Homme ont fait obstruction à cette décision, craignant qu'il puisse faire l'objet de torture. Cette ruse est utilisée toujours par les terroristes islamistes afin d'échapper à leur extradition. En raison des frontières limitrophes au département de la Haute-Loire, l'islamiste aurait déjà quitté le territoire français vers l'Italie ou la Suisse.