L'organisation policière Interpol a émis vendredi auprès de ses 190 pays membres une demande d'arrestation à l'encontre du terroriste algérien Saïd Arif en fuite après avoir enfreint, dimanche dernier, son assignation à résidence dans le centre de la France. Interpol a publié sur son site internet une "notice rouge" signifiant une "demande d'arrestation en vue d'extradition", après qu'un juge français a émis un mandat d'arrêt européen à l'encontre de Saïd Arif, assigné à résidence depuis octobre 2012 à Brioude. Le procureur du Puy-en-Velay (centre) a ouvert mardi une information judiciaire pour les chefs de "violation de l'arrêté d'assignation à résidence" et "vol". Une voiture appartenant à la belle-fille du gérant de l'hôtel où résidait Saïd Arif ayant disparu au même moment. Ce véhicule a été flashé sur l'autoroute dans la Somme (nord), peu après son vol, a indiqué vendredi une source proche du dossier. Saïd Arif, 47 ans, condamné en 2007 à 10 ans de prison pour terrorisme, devait être entendu mardi par la police dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte pour "apologie du terrorisme", suite à des propos tenus dans un hebdomadaire le 21 mars. Il y déclarait que "les attentats suicide ayant une dimension économique sont le meilleur moyen de lutte pour les islamistes", avant d'ajouter: "Avec une voiture piégée, vous tuez 150 à 200 personnes". Le ministère de l'Intérieur Manuel Valls avait estimé dimanche que Saïd Arif était "incontestablement un individu dangereux". Avant son procès de 2007, Saïd Arif avait été inculpé et écroué en 2004 pour "appartenance à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", dans le dossier des filières de recrutement de combattants en Tchétchénie. Ce "jihadiste aguerri" comme l'avait surnommé le ministère français de l'Intérieur en 2004, avait été poursuivi avec d'autres islamistes pour avoir projeté des attentats en France en 2001-2002, sur la Tour Eiffel notamment. Après sa libération en décembre 2011, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait suspendu son expulsion en demandant à la France de ne pas le renvoyer vers l'Algérie.