Des représentants de candidats à la présidentielle du 9 avril ont appelé à «débarrasser la Constitution des contradictions et des lacunes» qu'elle renfermerait. Dans une émission spéciale «Alternatives et propositions» diffusée hier par la chaîne I de la radio nationale, le représentant du candidat Ali Fawzi Rebaïne a évoqué la problématique de l'interférence des prérogatives entre les différentes institutions de l'Etat, notamment entre les pouvoirs législatif et exécutif, en raison, selon lui de «contradictions dans la Constitution». Pour sa part, le représentant de la candidate Louisa Hanoune a indiqué que le Parti des travailleurs (PT) «propose de confier l'élaboration de la Constitution à un conseil constitutif souverain élu démocratiquement et qui aura pour prérogatives de désigner et de contrôler le gouvernement». Selon lui, la Constitution doit «accorder au peuple le droit de retirer, à tout moment, leur mandat aux élus, y compris aux membres des assemblées communales et au président de la République». Le représentant du candidat Djahid Younsi a, de son côté, noté que la Constitution algérienne «renferme des contradictions qui font que les prérogatives des différentes institutions de l'Etat sont concentrées entre les mains du président de la République». Le représentant du candidat du mouvement El Islah a proposé d'opter pour le système parlementaire qui confère au parlement de plus larges prérogatives en termes de législation et de contrôle, tout en limitant, «le droit de légiférer par ordonnance». Il a également proposé de créer un tribunal constitutionnel et d'accorder au Conseil constitutionnel le droit de juger de la constitutionnalité des textes juridiques. Le représentant du candidat indépendant Mohamed Saïd a également abondé dans le même sens, soulignant la nécessité d'introduire des amendements à la Constitution, notamment à propos de la séparation des pouvoirs et la fonction présidentielle qui, a-t-il dit, doit être limité à deux mandats. Un avis qui contraste avec celui du représentant de la candidate Hanoune pour qui la limitation des mandats constitue une atteinte au choix démocratique, à la souveraineté et à la volonté du peuple. Le représentant du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a, lui aussi, affirmé que la limitation du nombre de mandats électoraux était de nature à restreindre la démocratie et la souveraineté du peuple. Par ailleurs, les participants à l'émission ont convenu de la nécessité de «prémunir le magistrat contre toute forme de pression et de chantage à travers l'amélioration de ses conditions socioprofessionnelles et de le placer sous la seule responsabilité du Conseil supérieur de la magistrature».