Après l'accord-cadre de la création de la société Djazair Port World, le 15 février dernier, les responsables de la nouvelle entreprise portuaire s'attellent à la mise en place des structures internes et à la confection du nouvel organigramme. La présentation des investissements envisagés, notamment l'extension du port d'Alger, interviendront, selon le chargé de la communication, après les élections présidentielles d'avril. En effet, l'agence conseil chargée de la communication de l'entreprise Djazair Port World nous a indiqué hier que la structure organisationnelle est en préparation, sans vouloir donner plus de précisions sur les projets en cours et les actions entreprises pour développer le port d'Alger qui, au passage, assume la plus grande activité portuaire sur les 11 ports commerciaux. «Nous sommes en train de travailler sur une meilleure organisation en fonction des attentes de tous les partenaires, y compris le syndicat», a tenu à préciser le responsable de la communication de cette agence. Pour rappel, la section syndicale du port d'Alger affiliée à l'UGTA avait attiré l'attention sur le devenir des dockers et leur statut qui devaient intégrer cette entité. Au moins 400 dockers dépêchés la semaine dernière pour travailler au sein de l'entreprise émiratie ont refusé d'intégrer leur poste de travail. Ils revendiquaient leur permanisation auprès de l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal) avant de rejoindre Djazair Port World, craignant un éventuel licenciement. A l'heure actuelle, les travailleurs campent sur leur position, ce qui a amené la direction du port à geler la décision jusqu'au 15 avril de manière à trouver un terrain d'entente avec les représentants syndicaux. Née sur fond de contestation syndicale, la nouvelle entité portuaire va devoir composer avec les différentes sensibilités syndicales et professionnelles. Grâce à l'intervention du SG de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, la grève illimitée annoncée par les syndicalistes a été suspendue. Ce qui a permis la signature de l'accord, le 15 février 2009, à l'hôtel Sheraton sans accros. L'entreprise portuaire d'Alger détient des parts sociales égales dans la nouvelle société. Le partenaire émirati bénéficie, quant à lui, d'une concession de 30 ans sur le terminal à containers d'Alger en contrepartie de son exploitation et de son développement. Financièrement, DPW vient avec un apport de 96,2 millions d'euros qui seront injectés essentiellement dans le développement des équipements et de la mise en place d'un système de gestion informatique. On annonce d'ores et déjà le traitement de 800 000 EVP (containers équivalent vingt pieds) par an d'ici 2012 et le développement du port d'Alger comme celui de Djendjen afin d'accueillir les bateaux de quatrième génération en procédant, selon certaines sources, à l'extension d'une grande jetée sur mer. Ce projet répond aux soucis environnementaux et de manque d'espaces (terrain adéquat). Une étude d'impact réalisée il y a quelques années avait recommandé la suspension des travaux d'extension du port d'Alger sur la côte est de la capitale.