Les efforts de la diplomatie algérienne dans la région du Sahel ont porté leurs fruits. Après la réussite du dialogue intermalien initié et accueilli par l'Algérie qui a permis de redonner l'espoir aux populations du nord du Mali et à tout le Mali, passant par l'échange de détenus entre les parties en conflit, voilà que les deux diplomates algériens restés entre les mains de leurs ravisseurs pendant deux ans ont été libérés. Les spécialistes de la question sécuritaire lient la libération hier des deux diplomates algériens enlevés le 5 avril 2012 à Gao, ville du nord du Mali, au dialogue intermalien initié, organisé et accueilli par l'Algérie. Ces spécialistes très informés du dossier confient que «la libération des deux otages a été faite avec l'aide du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) qui a adressé une mise en demeure ferme aux ravisseurs, avant le mois de Ramadhan de l'année en cours, les sommant de les libérer sans aucune condition ni demande de rançon». Le MAA, qui fait partie des six mouvements touaregs du nord du Mali qui négocient avec le gouvernement du Mali, dans le cadre de l'initiative algérienne, a prouvé, par cette mise en garde, sa reconnaissance envers les efforts consentis par l'Algérie pour arriver à la sécurité, la paix et la stabilité au Mali, expliquent ces spécialistes. L'initiative algérienne a également permis l'échange de plus de 50 détenus entre les mouvements touaregs armés et le gouvernement du Mali, rappelle-t-on. Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) avait, rappelle-t-on, revendiqué l'enlèvement, le 5 avril 2012, de sept diplomates algériens, dont le consul général à Gao au siège du consulat d'Algérie dans cette ville du nord du Mali. Les terroristes du Mujao avaient libéré trois de ces otages, grâce à une intervention du mouvement touareg armé du nord du Mali «Ançar Eddine». Cette organisation criminelle qui travaille en «sous-traitance» avec des narcotrafiquants, avait exigé la libération d'un «émissaire» de Abdelmalek Droukdel, «émir» national d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le versement d'une rançon de 15 millions d'euros en contrepartie de la libération des quatre autres otages. Devant le refus de l'Algérie de se plier aux exigences de cette organisation terroriste, le Mujao a annoncé l'exécution de l'un des otages. Un autre otage, souffrant de diabète, est décédé par faute de soins. Il restait deux otages toujours détenus, ceux libérés hier. L'Algérie initiatrice du dialogue intermalien a également obtenu l'alliance des mouvements touaregs armés du nord du Mali contre les organisations terroristes qui sévissent dans la région.
