Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Moallem a critiqué lundi le soutien des pays occidentaux et du Golfe aux groupes armés syriens modérés, affirmant qu'il n'y aurait pas de solution politique du conflit "tant que le terrorisme sévira en Syrie". Dans un long discours devant l'Assemblée générale de l'ONU, M. al-Moallem a dénié toute représentativité à l'opposition modérée qui avait participé aux négociations avortées de Genève, privilégiant une "opposition nationale honorable". Il a aussi réaffirmé qu'il n'était pas question d'envisager le départ du pouvoir du président Bachar al-Assad, quelques semaines après la nomination d'un nouvel émissaire de l'ONU en Syrie, Steffan de Mistura, chargé de trouver une issue politique au conflit. M. de Mistura s'est rendu à la mi-septembre à Damas où il a rencontré pour la première fois le président Bachar al-Assad, "Nous continuons de croire que nous ne pouvons pas amorcer une solution politique (au conflit syrien) tant que le terrorisme sévira en Syrie", a affirmé M. al-Moallem. "Aujourd'hui nous voyons la communauté internationale adopter notre point de vue qui est que la lutte contre le terrorisme est la priorité des priorités". La Syrie, a expliqué le ministre, "s'associe aux efforts internationaux pour lutter contre le terrorisme", mais à condition que sa souveraineté soit "pleinement respectée". Pour M. al-Moallem, "frapper militairement le terrorisme pendant qu'en même temps certains pays continuent de soutenir des groupes terroristes va créer un tourbillon dont la communauté internationale ne sortira pas pendant des décennies". Il faut, a-t-il martelé, "exercer des pressions sur les pays qui ont rejoint la coalition menée par les Etats-Unis pour qu'ils cessent de soutenir des groupes terroristes armés". M. al-Moallem a aussi accusé Washington de duplicité, affirmant que le soutien des Etats-Unis aux "groupes qu'ils appellent modérés" allait "accroître la violence et le terrorisme (...) et démolir à sa base une solution politique".