La hausse vertigineuse du prix de la pomme de terre, qui a atteint les 80 et même 100 DA le kilo, suscite le débat, ce tubercule étant devenu inaccessible au consommateur. Mascara, un des producteurs les plus importants du pays, doit chercher sur le terrain, par le biais des responsables en la matière, les causes qui empêchent la baisse du prix de cette production qui fait la fierté et la prospérité de la région.«La pénurie d'engrais pourrait compromettre sérieusement la récolte d'avril, selon M. Ghali. Même si les agriculteurs sont satisfaits de l'effacement de leurs dettes, ils continuent à se plaindre de la cherté de la semence et de son indisponibilité. Cherté de la semence Profitant de la rareté relative du produit, les agriculteurs ont décidé d'augmenter leurs prix.» «C'est un incident conjoncturel. Ce sera bientôt le retour vers une stabilité progressive des prix avec la récolte de l'arrière-saison attendue pour le mois d'avril», rassure-t-il. Dans la wilaya de Mascara, la récolte de pomme de terre est sur le point de s'achever. Sur 2 300 ha cultivés cette saison, au mois de novembre dernier, 1 995 ha ont généré une production qui n'excède pas les 382 100 quintaux, avec un rendement de 190 q/ha. Une production globale de 440 000 q est donc attendue cet hiver. Jugé moyen, cet apport n'aura aucun effet marquant sur les prix de la pomme de terre pratiqués à travers les différents marchés et qui varient entre 45 et 50 DA le kilo dans les marchés de gros et entre 60 et 70 DA au détail. Parallèlement à cela, la culture de la pomme de terre saisonnière, qui a débuté au mois de janvier et qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois courant, vise quelque 7 300 ha pour une récolte de 1,5 million de quintaux prévus pour le début de l'été prochain, selon les prévisions de la Direction des services agricoles (DSA) de Mascara. A noter que, jusqu'à ce jour, une superficie de 2 600 ha a déjà été réservée à la culture de ce type de pomme de terre. D'autre part, la DSA œuvre, dans le cadre de la production des semences, à la plantation de 1840 ha. Cette opération permettra la récolte de quelque 550 000 q de ce produit.A signaler que les agriculteurs préfèrent les semences importées, qui sont très chères et qui se vendent sur le marché entre 4 700 et 6 000 DA, à celles locales qui ne dépassent pas les 3 500 DA. Le tubercule coûte très cher. Selon les explications d'un spécialiste, M. Hammou, il y a trois ans, le ministère de l'Agriculture avait essayé d'imposer une condition : la taille du tubercule importé ne devait pas dépasser 50 à 60 mm pour réduire les coûts. Ces nouvelles règles se sont traduites par «une chute dans les quantités importées qui sont tombées de 120 000 tonnes habituelles à presque la moitié. Le marché de la semence à Mascara s'est retrouvé profondément et durablement dérégulé», précise M. Ghali, avant de soutenir que la crise s'accentue aussi avec les maladies comme le mildiou qui a ravagé quelques hectares cette saison. Par crainte de la contamination, plusieurs opérations ont été entamées. L'agriculteur de la reine des tables Les agriculteurs de la wilaya de Mascara, en majorité producteurs de pomme de terre, sont satisfaits de l'effacement de leurs dettes, mesure qui a énormément soutenu certains et les a aidés à commercialiser leur récolte. Par ailleurs, ceux qui n'en ont pas bénéficié se trouvent face à de grandes difficultés. «Le prix du kilogramme de pomme de terre ne cesse par ailleurs d'augmenter. Il est passé de 30 à 60 dinars», selon Cherouati Kadour, l'un des producteurs. Selon lui, le soutien au seuil de 20 dinars qui leur aurait été promis par le gouvernement se fait toujours attendre, et les agriculteurs craignent de perdre leurs récoltes avec les grandes chaleurs. «Nous demandons l'aide de l'Etat qui veut nous faire augmenter la production pour faire baisser les prix, car après des saisons complètes de culture, nous bénéficions d'un revenu minimal», dira-t-il.