Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a affirmé mardi à Alger que la France "ne remettra jamais" à l'Algérie des archives qui risquent de "lui faire tort", en allusion aux crimes de guerre et contre l'humanité dont les Algériens ont été victimes depuis 1830. "La France refuse de remettre ce qui reste des archives à l'Algérie ou s'attarde à le faire. Elle ne remettra jamais ces archives qui risquent de lui faire tort", a soutenu M. Zitouni dans un entretien à l'APS, à l'occasion du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération. "La France n'acceptera jamais de s'avouer vaincue dans sa guerre contre l'Algérie", a ajouté le ministre. "La France doit admettre que l'Algérie est indépendante et que les Algériens n'oublierons jamais les affres du colonialisme", a-t-il martelé. "La plus grande partie de ces archives se trouve actuellement au centre national des archives", a indiqué le ministre, ajoutant que les institutions algérienne et française des archives "ont convenu du principe de restitution de ce qui reste de ces archives à l'Algérie". Quant à la question des excuses et de la reconnaissance des crimes, revendiquée par plusieurs parties en Algérie, le ministre a estimé qu'il s'agissait simplement d'une question de temps, affirmant que "tôt ou tard la France devra reconnaître les crimes de guerre et contre l'humanité qu'elle a commis en Algérie pendant 132 ans". Revenant sur un certain "manquement" dans la revendication d'une reconnaissance de la France de ses crimes coloniaux, M. Zitouni a rappelé que "la meilleure manière de procéder consiste à préserver l'histoire et à la transmettre aux générations futures afin de leur inculquer les valeurs du patriotisme et de fidélité au serment des chouhada". "Les Algériens doivent savoir comment défendre leur legs historique et demeurer fidèles à la génération du 1e novembre et alertes quant aux menaces qui nous guettent", a-t-il dit pour conclure.