A la veille de l'élection présidentielle, le parti de Saïd Sadi a enregistré plusieurs retraits de ses militants. Ce mouvement de démission a commencé, faut-il le préciser, depuis plusieurs jours, et concerne différentes wilayas. Cela a été le cas hier de M. Ghabladj Mohamed Oudjemâa, membre du bureau de la wilaya de Bordj Bou Arréridj et de son chargé de la communication. Ce désormais ex-cadre du RCD a, en plus de sa décision de se retirer du parti, appelé les citoyens au vote et à ne pas boycotter les urnes aujourd'hui. Dans la wilaya d'Alger, le président de l'APC de Khraïssia et un autre élu ont adopté la même attitude en annonçant leur démission hier du parti. Cette attitude a été adoptée par plusieurs autres élus qui ont dénoncé le comportement, jugé par eux irresponsable, de la direction du parti, laquelle a ôté le drapeau national et procédé à son remplacement par un drapeau noir, «exprimant son deuil sur la démocratie» selon les explications fournies par les cadres nationaux du parti. Samedi dernier, huit membres élus de plusieurs communes de la wilaya de Relizane ont fortement condamné ce geste de leur direction qu'ils ont qualifié «d'atteinte aux symboles et autres valeurs nationales». Les mêmes élus se sont exprimés en faveur de l'élection d'aujourd'hui en affirmant leur attachement et leur implication certaine dans la réussite de ce rendez-vous. La même attitude a été constatée chez des militants du RCD de la wilaya de Bouira qui se sont révoltés contre la décision prise par la direction du parti. «C'est un acte absurde et irresponsable» lit-on dans le communiqué diffusé par les élus de Lakhdaria. Ces militants ont confirmé leur participation à ce scrutin, affirmant que «la politique du boycott ne profitera en aucun cas à l'Algérie». Deux démissions de militants du parti ont été enregistrées dans les communes de Tagdit et El Mesdour dans cette même wilaya. Les militants ont annoncé leur adhésion à l'ex-parti unique. Ce même mouvement de déstabilisation a été constaté au Front des Forces Socialistes (FFS). Le parti d'Aït Ahmed a enregistré, depuis le début des préparatifs de l'élection présidentielle, plusieurs démissions. Selon un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction, des militants, cadres et élus du FFS dans les wilayas de Bouira et Chlef ont exprimé leur rejet de la position de boycott de cette élection tel que décidé par la direction du parti. Ces militants démissionnaires ont également appelé à une participation massive à cette élection. «Nous sommes convaincus que l'élection est le seul moyen pour la concrétisation et la promotion de la démocratie dans notre pays» ont-ils précisé.