La porte-parole du Parti des travailleurs est hostile à la présence d'observateurs étrangers pour l'élection présidentielle de 2009. A 120 jours de la présidentielle de 2009, ça chauffe déjà! Les islamistes tentent une alliance pour aller en rangs serrés à ce rendez-vous électoral, les partis de l'alliance sont en plein dans une précampagne électorale, de nouvelles personnalités comme Ali Fawzi Rebaïne et Ali Zeghdoud se lancent dans la course et Louisa Hanoune «torpille» Saïd Sadi. Les germes d'une polémique qui ne dit pas son nom sont plantés. «La demande formulée par certaines parties en faveur de la présence d'observateurs étrangers à la prochaine élection présidentielle constituerait, si elle venait à être satisfaite, une atteinte à la souveraineté nationale», a déclaré, jeudi à Mila, Louisa Hanoune. Cela s'est passé dans le cadre d'une rencontre régionale qui a réuni les cadres du Parti des travailleurs. Voilà qui va, sans aucun doute, donner du grain à moudre au président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, Saïd Sadi. Le leader du RCD avait, en effet, ardemment milité pour la présence d'observateurs internationaux en ce qui concerne l'élection présidentielle qui se tiendra au mois d'avril de l'année prochaine. Ce fut le thème essentiel d'une tournée qu'il avait effectuée dans plusieurs capitales étrangères au début du printemps de l'année 2008. Saïd Sadi a même conditionné sa participation à la présidentielle prochaine par la satisfaction de cette «revendication.» A la mi-décembre, au cours d'une visite de solidarité avec les grévistes du secteur de la santé, Saïd Sadi avait confié à la presse que sa formation politique «relancera sa demande pour que des observateurs internationaux soient présents à l'occasion de l'élection présidentielle». Il s'est même dit qu'une telle demande ne pouvait recevoir un refus de la part du président de la République. Les observateurs de la scène politique nationale y voient dans ce préalable une condition sine qua non de la participation du leader charismatique du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à l'élection présidentielle 2009. La sortie de la porte-parole du Parti des travailleurs ne date, cependant, pas d'hier. Louisa Hanoune avait fustigé la proposition du RCD en son temps, il y a près d'une année maintenant. Elle l'avait qualifiée déjà d'atteinte à la souveraineté de l'Algérie qui n'aurait d'autre effet que de remettre en cause sa capacité à organiser des élections libres et transparentes. Et voilà qu'elle remet ça en estimant la présence d'observateurs étrangers à la présidentielle «contraire à la souveraineté nationale». A l'approche de ce scrutin majeur, les objectifs de son parti se situent ailleurs. «La priorité du PT est celle d'oeuvrer pour la consolidation de la paix, la quiétude et le renforcement de la souveraineté nationale, à la veille du prochain scrutin, que certains veulent exploiter comme une occasion de semer la discorde, porter atteinte à la stabilité et justifier une intervention étrangère», a tenu à souligner la responsable du Parti des travailleurs. La déclaration récente, à ce sujet, du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, écarte d'un revers de main ce «danger extérieur», agité en épouvantail par la «pasionaria» du PT. «Si les responsables des partis tiennent à la présence d'observateurs étrangers, pourquoi pas? Je ne dirai pas non s'il y a une demande crédible et un nombre important de gens qui les réclament», avait déclaré M.Zerhouni à la presse en marge de la séance du vote du Plan d'action du gouvernement à l'APN, le 18 décembre dernier. Saïd Sadi ne laissera certainement pas le monopole de la souveraineté nationale entre les mains de Louisa Hanoune. Mais, curieusement, le patron du RCD s'est subitement tu après avoir mené une campagne tambour battant pour la présence de ces observateurs étrangers Les électeurs, quant à eux, les attendent sur le terrain du pouvoir d'achat, de l'emploi et du logement.