A Ferguson et dans quelque 170 autres villes américaines, les manifestations contre l'injustice caractérisée envers les Noirs sont de plus en plus importantes et le pays risque l'embrasement. Les Noirs américains sont toujours persécutés et subissent une justice à deux vitesses. La preuve en est la relaxe dont a bénéficié le policier tueur, dénommé Darren Wilson, d'un jeune Noir de 18 ans et de surcroît nouveau bachelier. En effet, la population de Ferguson n'arrive pas à admettre qu'un policier tueur bénéficie de la liberté sans aucun respect pour la famille de la victime qui a perdu un adolescent innocent et fraîchement bachelier après d'énormes sacrifices. La «justice» américaine a démontré sa partialité, après les tentatives des autorités policières de désinformation en indiquant que l'adolescent noir tué était «un voyou», or il s'agissait un élève brillant qui est parmi les rares américains noirs à avoir réussi son bac. Mardi soir, les populations de Ferguson ont exprimé leur colère en brûlant des véhicules de la police et de nombreux édifices publics. De nombreuses manifestations de protestation se sont déroulées à travers les Etats-Unis. «Je suis ici dehors pour soutenir Michael Brown et sa famille et pour voir la justice être rendue !», a lancé Michael Jackson, 48 ans, un habitant des environs de Ferguson (Missouri, centre des Etats-Unis), où Michael Brown a été abattu par un policier blanc le 9 août. Mardi soir, des milliers de militaires de la Garde nationale étaient déployés pour empêcher incendies et manifestations. Devant la station de police, des policiers en tenue antiémeute, secondés par des gardes nationaux équipés de matraques et de boucliers, ont repoussé une centaine de personnes qui tenaient des pancartes où on lisait : «On ne nous fera pas taire.» La foule s'est repliée vers l'hôtel de ville où une voiture de patrouille a été incendiée et où des policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Obama menace les manifestants Dans cette affaire, la réaction du président américain Barack Obama a été des plus décevantes. A défaut de prendre des décisions pour protéger les noirs américains qui sont bafoués, Barack Obama a invité les Américains à engager un débat «constructif» sur les tensions raciales et le maintien de l'ordre aux Etats-Unis. Il a condamné les violences sans évoquer le malaise profond vécu par la famille de l'adolescent tué. Le président américain est allé encore plus loin en menacent les manifestants. «Brûler des bâtiments, mettre le feu à des voitures, détruire des biens, mettre des gens en danger : il n'y a aucune excuse à cela, ce sont des actes criminels», a-t-il trouvé à dire dans une énième intervention à Chicago. Reconnaissant que «les lois ne sont pas toujours appliquées de la même manière et de façon équitable», le président américain ne fait rien pour apaiser le chagrin des familles victimes d'injustices. Après trois mois de délibérations, la justice américaine a «innocenté» lundi le policier Darren Wilson qui a tiré douze balles en direction de l'adolescent et bachelier Michael Brown. L'avocat de la victime a déploré que «dans toute l'Amérique, à New York, à Los Angeles, en Californie, à Cleveland, les jeunes garçons de couleur sont tués par les policiers». A Cleveland, des manifestants ont défilé hier pour protester contre la mort d'un garçon noir de 12 ans, tué le week-end dernier par un policier alors qu'il manipulait une arme factice. A New York, plusieurs manifestants ont été interpellés mardi soir. Deux personnes avaient déjà été arrêtées lundi soir. «La prison pour les policiers meurtriers !», «Nous demandons justice pour Ferguson», «Les mains en l'air, ne tirez pas», «Les vies noires comptent», «Stop aux violences policières», mentionne-t-on sur les pancartes lors des rassemblements à travers tout le pays Des milliers de manifestants sont également descendus dans les rues de Boston, Philadelphie ou Nashville. Des sources médiatiques on fait état de rassemblements dans 170 villes américaines.