Deux ans après le lancement du projet d'introduction de la 3G en Algérie, le dossier ne connaît aucun avancement. Le gouvernement, qui a fait un pas dans ce cadre en 2008, maintient le suspense, en avançant des versions contradictoires quant au déploiement de cette nouvelle technologie exploitée depuis 2001 dans certains pays développés comme le Japon. Il y a exactement une année, soit le 28 avril 2008, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) avait lancé un appel à manifestation d'intérêt pour la licence 3G. Les choses se sont arrêtées là. Certains observateurs s'accordent à dire que le contexte algérien ne se prête pas pour cette nouvelle technologie qui s'appuie dans sa transmission de voix et de données sur des débits très importants. Il s'agit d'Universal Mobile Telecommunications System (UMTS), exigeant un support technique autre que le Global System for Mobile Communication (GSM). Boudjemaâ Haïchour, ex-ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, avait affirmé, pour sa part, qu'au contraire, le gouvernement algérien se préparait à l'introduction de la téléphonie mobile 3G et 4G. D'ailleurs, le dossier a fait l'objet d'une étude par un groupe français spécialisé en communication, en collaboration avec un bureau d'expertise algérien. La suite donnée à cette expertise n'a jamais été révélée et le projet n'a toujours pas vu le jour. Le ministre actuel de la poste, Hamid Bessalah, a annoncé le report de ce dossier à une date inconnue.La 3G est, à titre de rappel, une nouvelle forme, une nouvelle norme de transmission mobile. Elle est destinée à offrir aux utilisateurs de la téléphonie mobile de nouveaux services, comme la visiophonie ou la télévision sur mobile, recevoir des emails, télécharger de la musique. Le marché algérien cumule ainsi un retard considérable comparé avec ce qui est adopté comme technologies dans le monde, spécialement le Japon qui s'apprête à lancer l'année prochaine la quatrième génération. Les opérateurs de la téléphonie mobile, pour leur part, affichent un intérêt certain pour l'obtention de la licence 3G et se disent prêts pour une éventuelle introduction de cette technologie. Les trois opérateurs se disent prêts Contacté par nos soins, Joseph Ged, DG de Wataniya Télécom Algérie, a estimé que le marché algérien se prête bien à la 3G. «Nous sommes très intéressés par la 3G et sommes prêts à la déployer rapidement sur notre réseau.» Mais le premier responsable de l'opérateur étoilé explique que l'investissement à consentir est assez important. Il fait appel au gouvernement pour des facilitations, notamment en ce qui concerne le montant de la licence, et à d'autres pour son développement en Algérie. Selon le même intervenant, son entreprise a déjà effectué des tests de 3G (en adoptant le HSPDA) qui ont été concluants. Il est, selon lui, indispensable d'évoluer durant quelques années avec la téléphonie 3G afin de préparer les clients à l'utilisation de la technologie de la 4e génération qui regroupe à la fois la voix et l'image à grand débit. Wataniya Télécom Algérie se déclare ainsi «technologiquement prêt à développer la 3G, mais il faudra bien évidemment des investissements conséquents pour son introduction et sa mise sur le marché». Hamid Grine, directeur de la communication chez Djezzy, indique pour sa part qu'«il faut mettre en place l'environnement nécessaire qui favorisera la consommation de la 3G». Plus explicite, il a déclaré que «la question n'est pas de savoir si les Algériens sont prêts ou non à accueillir et à consommer les services proposés par la 3G du mobile. Il y a lieu d'abord de mettre en place l'environnement nécessaire qui favorisera la consommation de la 3G». Et d'ajouter : «Le nombre d'abonnés de la 3G dépendra du niveau de pénétration du réseau internet dans le pays. Jusqu'à présent, les études ont montré que c'est dans les pays où le réseau internet est développé que la 3G trouve preneur.» Et pour finir, il a estimé qu'en Algérie, l'usage de l'internet augmente de plus en plus. Et ce développement ne peut que favoriser et faciliter l'utilisation des services de la 3G. En termes d'infrastructures, Grine affirme que son entreprise dispose déjà des infrastructures et des équipements radio au niveau des antennes qui implique la 3G. Du côté de Mobilis, Mohamed Salah Daâs, chargé de la communication, affirme que l'entreprise publique a acquis des plateformes 3G depuis 2 ans déjà. Elles sont, selon lui, opérationnelles. Ainsi, Mobilis est bien équipé pour la 3G. S'il est vrai que pour la téléphonie, la technologie actuelle (2G) est suffisante, la 3G est mieux adaptée pour l'internet et le multimédia.