Pour les puristes anglais, rien ne surpasse un duel entre Manchester United et Liverpool, même entre des "Red Devils" en plein renouveau et des "Reds" en crise avant ce choc de la 16e journée du Championnat d'Angleterre dimanche. Un moment dans les mêmes eaux saumâtres de Premier League cette saison, les deux géants endormis ont depuis suivi des chemins contraires. Pour faire monter la température, Gary Neville, ex-Mancunien de la grande époque devenu consultant, a même fait dans la provocation en estimant que ce choc était devenu digne "du championnat des pubs". "L'un de nos cuisiniers est un expert du club et quand le sens d'une rivalité m'échappe, je vais le voir. Il m'a tout de suite parlé de Liverpool", a expliqué l'entraîneur mancunien Louis van Gaal. Porté par le vent nouveau et cinq victoires d'affilée, United vient pourtant de passer de la 10e à la 3e place. Pour grimper encore, il va falloir continuer sur ce rythme car son rival City, dernier club à l'avoir battu le 2 novembre, compte cinq points d'avance. Mais en attendant, "battre Liverpool est plus important que de rêver être à la place de City ou Chelsea", a prévenu Van Gaal. Liverpool, plombé par la Ligue des champions dont il a été éliminé mardi, navigue lui entre le 5e et le 12e rang. Après deux victoires en neuf matches et même trois défaites lors des six dernières journées de championnat, les vice-champions pointent à une triste 9e place, avec un indécent retard de 15 unités sur Chelsea. "La seule chose que l'on puisse faire pour inverser la tendance est de travailler encore plus dur", répète Brendan Rodgers, le technicien des Reds. "Si on y arrive, l'attitude changera." Ce qui unit toutefois les deux clubs, ce sont le poids de leurs absents et leurs problèmes défensifs. Même si MU et Liverpool n'ont respectivement encaissé que deux buts en cinq matches et un seul en trois rencontres... Van Gaal, qui masque mal ses tâtonnements, a encore été critiqué après la victoire étriquée à Southampton lundi (2-1). L'attaque des Reds en berne A Manchester, la nouvelle absence de Smalling, qui rejoint Blind, Shaw, et peut-être Jones à l'infirmerie, est à peine compensée par le retour d'Evans. Le milieu Carrick devrait continuer de dépanner derrière. Devant, Di Maria manquera lui un 3e match. Van Persie semble en revanche s'être à son tour débloqué après Rooney. Falcao devrait donc encore commencer sur le banc. Côté confrontations, ManU a perdu les deux rencontres la saison passés, dont un humiliant 3-0 chez lui, mais remporté les deux matches en 2012-2013 et domine le bilan général avec 75 succès pour 64 revers. En face, le vide n'est pas l'absence de Balotelli, la recrue phare de l'été qui est devenu un bide, mais celle de Sturridge. D'autant que Lambert est très loin d'avoir l'étoffe de Suarez et que Sterling, 20 ans, accuse le coup après avoir très bien commencé la saison. A 34 ans, Gerrard se met lui à jouer un match sur deux et, normalement, c'est son tour de s'asseoir sur le banc même s'il n'y a désormais plus à se préoccuper de la C1. Liverpool, qui n'était pas impérial l'an passé en défense, s'en sortait avec son attaque de feu, mais avec un secteur offensif en berne, l'équipe se retrouve trop souvent mis sur le reculoir. Elle n'a d'ailleurs fini que 4 matches sur 23 sans encaisser de but. Ce qui pourrait finir par profiter à Sakho puisque les insuffisances de Lovren pourraient lui permettre de finir par sortir du placard.