Le président élu de la Tunisie, M. Béji Caïd Essebsi, a annoncé mercredi à l'APS que sa première visite officielle à l'étranger sera en Algérie, affirmant que la coopération entre les deux pays va se renforcer dans l'avenir. "J'ai déjà déclaré pendant la campagne électorale que ma première visite officielle sera en Algérie. Je le confirme en tant que Président", à dit M. Essebsi. "Les relations algéro-tunisiennes vont s'améliorer davantage dans l'avenir", a-t-il ajouté, en marge d'une rencontre avec des membres de son parti Nidaa Tounès. Lors de son intervention à cette rencontre, il a salué le peuple tunisien et tous ceux qui lui ont apporté leur soutien lors des élections législatives et de la présidentielle. Il a remercié notamment "les femmes tunisiennes" qui ont "fortement" voté pour lui, "avec plus d'un million de voix". M. Essebsi, a appelé les dirigeants de son parti, Nidaa Tounès, à se réunir pour discuter de la question de la formation d'un gouvernement de coalition. "Nidaa Tounès ne gouvernera pas tout seul le pays", a assuré M. Essebsi, exhortant l'ensemble des partis politiques tunisiens à trouver un "large consensus". Réussir à obtenir un consensus politique entre les différentes formations politiques du pays est, pour nombre d'analystes tunisiens, une nécessité pour garantir la stabilité politique, et remettre sur rails l'économie du pays. D'ores et déjà, les observateurs s'interrogent sur l'appartenance partisane du futur Chef du gouvernement et de son équipe. Nacer Héni, cité par le quotidien La Presse de Tunisie, estime qu'il n'existe pas beaucoup de choix concernant la formation du prochain gouvernement. "Le meilleur scénario pour Nidaa Tounès est qu'il fasse participer tout le monde au gouvernement pour ne pas subir à lui seul les échecs prévisibles au vu de la délicatesse des dossiers à trancher", a-t-il jugé. Le politologue Ben Mahfoud Haykel, interrogé par l'APS, a estimé que "les alliances entre les partis politiques représentatifs s'imposent de fait, puisque Nidaa Tounès n'a qu'une petite majorité au Parlement". "Il faut avoir le soutien de plus de 140 députés (2 tiers du Parlement) pour pouvoir trancher sur les dossiers sensibles. Donc il faut des alliances à Nidaa Tounès pour former un gouvernement, y compris avec le mouvement Ennahda (islamiste), son rival", a-t-il souligné. M. Béji Caïd Essebsi, le premier chef d'Etat tunisien librement élu depuis l'indépendance en 1956, a remporté la présidentielle de dimanche avec 55,68% des voix, devant le président sortant Moncef Marzouki. Il a obtenu plus de 1,7 million de voix au second tour, contre plus de 1,3 million pour son rival, qui a réuni 44,32% des suffrages, selon les chiffres annoncés lundi par l'Instance supérieure de la surveillance des élections (ISIE). Le taux de participation s'est établi à 60,1% des inscrits.