Lazhar Hakkar est connu à travers le territoire national et à l'étranger pour son dynamisme et sa contribution à l'art, pour ses créations à chaque fois renouvelées. Mais il a également eu une autre idée pertinente, celle de créer une galerie d'art. Une idée qu'il partage avec Lynda Benlatrèche. Créer une galerie d'art permet sans doute à tous les artistes d'exposer leurs œuvres et de se faire connaître. Par cette initiative louable, il encourage les artistes, nombreux en Algérie, en leur offrant l'occasion d'élargir leur public. Dans les œuvres de Lazhar Hakkar, on retrouvera l'être au premier plan, dans une technique originale mêlant peinture et dessin. C'est ce qui a attiré l'attention des critiques et des galeristes. En effet, l'artiste questionne la frontière fascinante, source de tant de réflexions esthétiques, entre l'absence et la présence, entre l'invisible et le visible. Une pureté instinctive L'artiste a une préférence pour les formes ouvertes et la participation du public. Il crée des corps en mouvement, dont l'expressivité oscille entre apparition et disparition, beauté et douleur. Lazhar transforme le langage en une image déstructurée et perturbante. Dans les deux cas, l'acte de peindre est dénué d'artifice pour engager un regard critique. Son œuvre incarne sans concession une pureté instinctive. Un monde de sagesse, empreint d'une innocence vagabonde, se confie à des soupirs immortels. L'essence paradisiaque draine avec elle des couleurs exaltantes. Ainsi, l'ivresse s'engouffre au cœur de ces légendes divines. Brusquement, la douceur des visages vierges de tout chaos ébranle le tumulte du présent. Les paysages se gorgent d'une sensualité mythique et les légendes se souviennent... Le bleu du ciel est pur où qu'il soit, raisonnant dans l'air verdoyant d'un écho mystique. La candeur s'étreint en un message de paix ; glorieuse, elle rafle toutes les latitudes. Il n'y a pas de masque ; la générosité exacerbée reste intacte. Hizya vue par Hakkar L'âme, impudique, se révèle complice de la fièvre des couleurs, s'évanouissant car rassasiée de mondes apaisés. Il y a quelque temps, nous avons eu l'occasion de voir des œuvres de Lazhar Hakkar dans une exposition au Musée national des beaux-arts, où il s'était inspiré de Hizya, un long poème écrit par Benguitoune et chanté par plusieurs artistes. Une femme, demeurée un mythe, qui a inspiré nombre de poètes. «Je raconte l'histoire d'une Hizya dont le drame n'aurait pas interrompu la vie, une femme qui vivrait aujourd'hui, en parole avec la modernité.» Lazhar Hakkar a donc toujours cette envie de faire confondre le mythe et la réalité dans ses œuvres.