L'année 2014 s'est achevée sans aucune amélioration sur le plan sécuritaire et politique au Yémen, marqué par une instabilité sur plusieurs fronts alimentée par des violences liées à la prise de Sanaa par les rebelles houthis et les violences liées à Al-Qaïda. Après douze mois de négociations, sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'espoir suscité par la mise en place d'un dialogue national à l'issu duquel le président Abd Rabbo Mansour Hadi avait promis de lancer rapidement les chantiers d'une nouvelle Constitution et de la transformation du pays en Etat fédéral, s'est volatilisé. A la suite de la prise de la capitale Sanaa en septembre par les milices Houthis (chiites), le président a bien promis de "rétablir l'autorité de l'Etat" mais ses appels au calme restent lettre morte, et les milices continuent à chercher à étendre leur influence. Situation politique instable et sécuritaire toujours incertaine Prévu par l'accord de paix conclut le 21 septembre, (jour de prise de Sanaa par les Houthis), le pays ne s'est doté d'un nouveau gouvernement, qu'au début novembre, en raison des tiraillements entre ces insurgés et ses rivaux politiques. Profitant de cette situation qui demeure très instable, les éléments d'Al-Qaïda ont trouvé refuge au Yémen. Malgré les offensives militaires visant à les déloger de leurs sanctuaires, ces groupes terroristes multiplient les attentats et les enlèvements. Vers une 2e initiative du Conseil de coopération du Golfe Afin de trouver une solution à la crise au Yémen, les deux médiateurs des Nations Unies, Djamel Ben Omar et du CCG, Abdel Aziz El Guinir ont proposé au président yéménite, Abd Rabo Mansour Hadi, une 2e initiative du CCG qui prévoit la formation d'un Etat fédéral au Yémen, sur deux régions dans le sud et le nord avec deux gouvernements indépendants, le ministère de la défense et des Affaires étrangères restent affilier au gouvernement central à Sanaa. La répartition des ressources naturelles sera de 60% pour le territoire qui contient cette richesse et 40% pour le gouvernement central, également la tenue des élections dans un délai maximum d'une année après la signature de la nouvelle initiative. Cette nouvelle initiative comprend une sorte de réponse aux demandes des séparatistes du Sud) et même des Houthis au moment où le président Hadi a exprimé son rejet, et considérée par l'ancien président yéménite comme un plan pour diviser le pays. Le Conseil de sécurité se félicite des progrès récemment accomplis dans la transition politique au Yémen, conformément à l'initiative du CCG et à son mécanisme de mise en œuvre, notamment la tenue, le 11 août, de la réunion de l'Autorité nationale chargée de suivre la mise en œuvre des résultats du dialogue national, et le programme de réforme économique. Le Conseil exhorte toutes les parties yéménites à choisir la voie du dialogue et de la consultation pour régler leurs différends, à renoncer à recourir à la violence à des fins politiques, à s'abstenir de toute provocation. Une situation économique extrêmement fragile Pays le plus peuplé de la péninsule arabique (24,7 millions d'habitants), le Yémen est aussi le pays le plus pauvre du Moyen-Orient. Il est marqué par une très grande pauvreté, un faible taux de scolarisation, une malnutrition chronique et une absence d'accès à l'eau potable pour près d'un tiers de la population. C'est en outre un pays où la sécurité et la stabilité restent deux préoccupations majeures. Bien que faisant partie des pays "pétroliers", le Yémen reste un petit exportateur dont la production est en déclin alors même que 65% des ressources de l'Etat proviennent des exportations de pétrole. Le stress hydrique est très important, la culture intensive du qat mobilisant 40% de la ressource en eau. Le Yémen est dans une situation d'extrême fragilité sur le plan économique, ce qui rend indispensable un soutien financier de la part de la communauté internationale. A cause de son caractère stratégique, au cœur des problématiques locales, régionales et internationales du Moyen Orient, il semble à ce jour que le Yémen ne suive pas nécessairement la voie de la démocratisation mais plus celle d'une stabilité nécessairement coercitive. Le chemin vers une vraie révolution démocratique arabe, au Yémen comme ailleurs, reste considérablement long.