Quelle approche pour lutter contre le trafic et la consommation de la drogue ? La question reste posée au moment où ce fléau ne cesse de prendre des proportions alarmantes. S'il est établi que des actions sont menées sur le terrain, il n'en demeure pas moins que celles-ci (les actions) sont souvent inefficaces, voire sans résultats. Problématique : les quelques associations qui se sont impliquées dans la sensibilisation et la prévention contre l'usage des drogues n'ont jusque-là bénéficié d'aucune formation à la préparation de leurs activités. Résultat : elles ont souvent activé sans outils de travail et sans approche globale. C'est pour remédier à cette carence que l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), en collaboration avec le groupe Pompidou (France) dans le cadre du réseau MedNET, organise depuis hier une formation au profit de cadres issus des associations au montage de projets en matière de prévention contre les drogues, leur mise en œuvre et leur évaluation. C'était l'une des recommandations du séminaire, qui s'est tenu le 26 juin 2007, sur le rôle de la société civile dans la lutte contre la toxicomanie. Objectifs : acquérir des aptitudes, méthodes et outils pédagogiques sur lesquels s'appuyer pour concevoir, conduire et évaluer un projet de prévention. A noter qu'en plus de la session régionale d'Alger qui s'étale sur trois jours, trois autres rencontres du même type sont prévues, à l'Est, à l'Ouest et au Sud. Intervenant lors de ce séminaire, le directeur général de l'ONLDT, Abdelmalek Sayeh, a appelé le mouvement associatif à s'impliquer dans la lutte contre le fléau de la drogue. Pour lui, « relever le défi imposé par les groupes criminels exige la mise en œuvre de mesures préventives », appelant les associations à planifier des campagnes de sensibilisation, sur la base d'outils efficaces et performants. « On est convaincu que ce n'est pas avec un art professionnel qu'on peut régler le problème de la toxicomanie. C'est l'ensemble des intervenants qui doivent être impliqués », selon Olivier Romain, directeur d'un centre de soins en France. Et d'ajouter : « La toxicomanie a besoin d'une prise en charge globale (médicale, sociale, éducative et psychologique). » La présidente du groupe français Pompidou, Mme Kheïra Mokadem, a affirmé que la collaboration du groupe avec l'ONLDT a axé sur « la recherche et le traitement » dans les campagnes de sensibilisation. « Nous allons, aussi, intervenir dans le domaine de la justice pénale », a-t-elle encore annoncé. Lors de son intervention, Aïssa Kasmi, cadre à l'ONLDT, a estimé que la « grande » partie de la production marocaine de cannabis passe par les principaux ports algériens à destination de l'Europe. Et de préciser que 73,87% de ces quantités transitent vers l'Europe et 26,13% sont destinées à la consommation locale. M. Kasmi a relevé, en outre, que les localités privilégiées par les réseaux de trafic de cannabis sont situées à l'ouest du pays. Un total de 116,4 tonnes de cannabis a été saisi durant la période allant de 1992 à 2008, dont 38 tonnes en 2008 seulement, selon le même cadre. Il a indiqué, par ailleurs, que 43,11% des 86 832 affaires liées à la drogue et traitées par la justice, de 1994 à 2004, concernent les jeunes de 18 à 25 ans.