Le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), M. Abdelmalek Sayeh, a appelé, hier à Alger, le mouvement associatif national à s'impliquer dans la lutte contre le fléau de la drogue. “Le rôle du mouvement associatif est essentiel dans la lutte contre le fléau de la drogue et la rencontre d'aujourd'hui est un pas, dans le cadre d'autres rencontres, pour renforcer l'activité de sensibilisation au profit des jeunes à travers les associations”, a souligné M. Sayeh qui intervenait en ouverture de la rencontre de formation au montage de projet en matière de prévention contre les drogues, leur mise en œuvre et leur évaluation. Cette rencontre de trois jours, dédiée aux représentants du mouvement associatif du centre du pays et organisée par l'Onldt, en collaboration avec le groupe Pompidou, s'inscrit dans le cadre du programme du réseau MedNET de coopération dans le domaine de la lutte contre la drogue au titre de l'année 2009. Tout en relevant que le fléau de la drogue prend, de jour en jour, une “ampleur alarmante”, que ce soit par la vente illicite ou la consommation, le directeur de l'Onldt a estimé que l'objectif recherché par les réseaux criminels qui répandent la drogue “est d'inonder le pays par cette substance illicite”. “Relever le défi imposé par ces groupes criminels exige la mise en œuvre de mesures préventives”, a-t-il souligné, ajoutant, à l'adresse des associations, “qu'il faut planifier des campagnes de sensibilisation sur la base d'outils efficaces et performants”. De son côté, M. Aïssa Kasmi, cadre au niveau de l'Onldt, a indiqué que cette rencontre est un appel aux associations pour s'impliquer dans les efforts de lutte contre la drogue des pouvoirs publics. Dans son intervention sur le sujet de la commercialisation de la drogue en Algérie et son ampleur, M. Kasmi a relevé que la première saisie d'une quantité de 3 tonnes de cannabis en Algérie remonte à 1975. Tout en estimant que la crise économique, l'apparition des premiers signes du malaise social et l'ouverture démocratique ont conduit à la propagation de plusieurs fléaux sociaux, il a relevé que la drogue “se répand vite”, au regard de l'augmentation des quantités de cannabis saisies, passant à 100% entre 2002 et 2004. Il a souligné qu'une grande partie de la production marocaine du cannabis passe par les principaux ports algériens à destination de l'Europe, précisant que 73,87% de ces quantités transitent vers l'Europe et 26,13 sont destinées à la consommation locale. M. Kasmi a relevé, en outre, que les localités privilégiées par les réseaux de trafic du cannabis sont situées à l'ouest du pays, sur les frontières algéro-marocaines, en plus d'El-Bayadh, de Naâma et d'Oued Souf. Un total de 116,4 tonnes de cannabis a été saisi durant la période allant de 1992 à 2008, dont 38 tonnes en 2008 seulement, selon M. Kasmi. Synthèse R. N.