Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, vendredi soir, l'ouverture d'un examen préliminaire, étape préalable à une enquête, sur des crimes de guerre présumés commis depuis l'été 2014 dans les territoires palestiniens. Un examen préliminaire sert à déterminer s'il existe une «base raisonnable» pour ouvrir une enquête, a précisé le bureau du procureur dans un communiqué : «Le procureur analysera en particulier les questions liées à la compétence, à la recevabilité et aux intérêts de la justice.» Le gouvernement palestinien avait adhéré au Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour, le 2 janvier. Cette adhésion autorisera le procureur à ouvrir, à l'avenir, des enquêtes sur d'éventuels crimes. Le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait dans le même temps envoyé à la Cour un document autorisant le procureur à enquêter sur des crimes commis dans «les territoires palestiniens occupés depuis le 13 juin 2014». C'est à cette date qu'Israël a déclenché une vaste campagne d'arrestations en Cisjordanie occupée suivie de son agression sur la guerre à Ghaza. Cette campagne d'arrestations avait débuté au lendemain de l'enlèvement en Cisjordanie de trois jeunes Israéliens, ensuite assassinés. Pendant les trois mois qui ont suivi, plus de 2000 Palestiniens ont été arrêtés dans ce territoire et à Al Qods. Le cycle des violences s'est ensuite emballé, notamment dans la Ville sainte, secouée par des affrontements entre l'armée israélienne et des civils palestiniens. Moins d'un mois plus tard, Israël entamait sa troisième agression contre la bande de Ghaza en six ans, provoquant la mort de près de 2200 Palestiniens, en grande majorité des civils. Installée à La Haye, la CPI est compétente pour poursuivre des auteurs présumés de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis depuis le 1er juillet 2002. Au total, 123 Etats, parmi lesquels ne figure pas Israël, ont à ce jour adhéré au statut de Rome.