Après de longues heures de tensions et de combats, qui ont éclaté lundi entre miliciens chiites et troupes gouvernementales près du palais présidentiel, à Sanaâ, un cessez-le-feu a été décrété en fin de journée. L'arrêt des hostilités a ensuite été confirmé par des témoins et des médias. La trêve a été décidée au cours d'une réunion autour du président Abd Rabbo Mansour Hadi, des ministres de l'Intérieur et de la Défense et d'un représentant des miliciens, connus sous le nom de «houthis» ou Ansaruallah. Les combats ont fait au moins neuf morts et 67 blessés dans la ville où a résonné le bruit des tirs et des explosions, selon un bilan de source médicale.Le regain de violences est intervenu deux jours après l'enlèvement par les miliciens chiites d'Ahmed Awad ben Moubarak, le chef de cabinet du président et l'un des architectes du projet de nouvelle Constitution. Ben Moubarak, qui a supervisé la rédaction de ce projet de Loi fondamentale, avait dirigé le processus de dialogue national lancé après le départ de l'ancien président Ali Abdallah Saleh en février 2012 après un an de soulèvement. Les miliciens chiites, qui n'ont cessé de monter en puissance depuis leur entrée dans la capitale, s'opposent à ce texte qui prévoit un Yémen fédéral, composé de six régions. Le cessez-le-feu a été annoncé peu après un appel de la Ligue arabe à «toutes les forces politiques» à mettre fin à «l'escalade malheureuse des violences au Yémen».