Un calme relatif a été observé hier dans la commune de Berriane après plusieurs jours d'affrontements et d'échauffourées. Le calme s'explique, selon la population sur place, par la mise en place d'un important dispositif sécuritaire à l'intérieur de la ville, sur la route nationale et aux alentours. «Ce sont des milliers d'agents des forces de l'ordre qui ont été déployés depuis le début de la matinée. Il y a aussi le nettoiement de tous les passages, car il semble qu'il y ait la visite d'une personnalité officielle dans la région, peut-être un ministre ou le directeur général de la Sûreté nationale pour l'installation du nouvel officier dans ses fonctions» a témoigné un habitant. La violence a donc cessé. Les habitants malékites n'ont pas trouvé la moindre excuse pour reprendre leurs actions de saccage des infrastructures publiques et privées et les tentatives de mettre la pression sur la population en vue de la plonger dans la terreur et la peur. «Nous sommes en paix et dans le calme pour le moment. Nous espérons et nous souhaitons que ça dure le plus longtemps possible» ont affirmé ces habitants. Comparativement à la précédente, la population a passé une nuit calme et prospère. Les conditions météorologiques sont pour beaucoup dans la quiétude constatée la nuit dernière. «Nous avons eu beaucoup de pluie. Les gens sont rentrés chez eux et n'ont rien fait» ont encore expliqué les habitants. Les ibadites continuent de se défendre et d'agir dans le calme et la sérénité. Après l'expiration des deux journées de grève, voilà qu'est entrée en vigueur la décision de suspendre toutes discussions entre les notables ibadites et les autorités locales et de wilaya. «Cette décision a été prise pour dénoncer le mutisme des autorités locales face aux événements tragiques que nous avons vécus et surtout face aux accusations faites à notre égard au moment où nous étions victimes et non auteurs de la violence» a encore témoigné un habitant. Les ibadites affirment avoir élaboré un rapport détaillé sur tous les événements tragiques qu'a vécus la population depuis le début. Ils ont relaté aussi tous les dépassements constatés et le laisser- faire des autorités, pourtant responsables de prendre les mesures nécessaires pour calmer les gens. Ils sont prêts, cependant, à dialoguer avec les autorités nationales qu'ils interpellent fortement pour agir en vu e de prendre des décisions fermes et définitives.