Après trois jours de violents affrontements entre des jeunes de Berriane, qui se sont soldés par la mort de deux personnes (l'une touchée par une balle tirée par un policier et l'autre tuée à l'arme blanche), des dizaines de blessés et d'importants dégâts matériels (des maisons et des magasins pillés et incendiés), le calme est revenu depuis dimanche soir dans tous les quartiers de la ville. «Les services de sécurité ont renforcé leur présence. Le calme est revenu dans tous les quartiers de Berriane. Nous espérons seulement que la situation de stabilité et de sérénité va durer», nous a déclaré Ahmed Hadjadj, élu à l'APC de Berriane. En effet, pour parer à toute reprise des hostilités, les autorités ont renforcé le dispositif de sécurité, des brigades anti-émeute étant déployées dans les différents quartiers de la localité. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, a souligné, hier, en marge des assises nationales de l'enseignement supérieur, que «la situation à Berriane est totalement calme et les premières mesures prises étaient de restaurer la sérénité et le calme dans cette localité», en faisant remarquer qu'«hier [dimanche] et aujourd'hui, la situation est calme». Ces événements, a affirmé M. Zerhouni, «ont commencé entre des groupes de jeunes, dans les quartiers de Berriane, dont certains étaient cagoulés». Il a souligné que l'enquête se poursuit pour déterminer «ceux qui sont derrière ces événements». Le ministre de l'Intérieur a récusé la thèse selon laquelle les conditions de vie des citoyens et la cherté des produits de consommation seraient les raisons de l'éclatement des manifestations populaires. «Les produits sont chers, mais les revenus sont de plus en plus importants», a-t-il ajouté, avant de poursuivre : «Objectivement, il y a une amélioration. Elle n'est pas suffisante, c'est certain». Au sujet de l'indemnisation des victimes des récents actes de violence, M. Zerhouni a affirmé qu'elles seront indemnisées mais qu'il faut d'abord attendre les conclusions de la commission chargée d'établir la liste des gens à indemniser. M. Zerhouni a exclu toute responsabilité du wali de Ghardaïa dans le déclenchement des événements et démenti la rumeur faisant état de sa révocation. «Le wali de Ghardaïa travaille bien», a indiqué le ministre de l'Intérieur. Il est à souligner que, suite à ces incidents, neuf personnes ont été placées sous mandat de dépôt et deux ont bénéficié d'une citation directe à comparaître le jour du procès pour attroupement armé sur la voie publique, destruction de biens d'autrui et coups et blessures. Pour sa part, le bureau de l'Assemblée populaire de wilaya a décidé la mise sur pied de cellules d'écoute au niveau des quatre communes de la vallée du M'Zab afin de trouver des solutions aux problèmes posés par les citoyens. C. B.