De violents combats ont continué, hier, autour des villes stratégiques de l'est de l'Ukraine entre les rebelles pro-russes et l'armée ukrainienne dans l'Est séparatiste, à quelques heures d'un cessez-le-feu censé entrer en vigueur hier à minuit (heure locale) 22h GMT. L'armée ukrainienne a fait état, hier matin, d'une «tentative d'assaut rebelle avec des lance-roquettes multiples et les chars» contre ses positions aux abords du sud-est de Debaltseve, théâtre d'intenses combats depuis des semaines où les troupes ukrainiennes sont quasiment encerclées. Les deux parties ont continué à s'affronter pour gagner du terrain, vendredi, poussant le président ukrainien à juger les accords de Minsk «en grand danger». «Malheureusement, après les accords de Minsk, l'opération offensive de la Russie a significativement augmenté (...) Les accords de Minsk sont en grand danger», a déclaré le président ukrainien. Les dirigeants des sept plus grandes puissances économiques mondiales (G7, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Etats-Unis) ont appelé au «strict respect» des accords et se sont dits «prêts à adopter» des sanctions contre ceux qui violeraient cet accord, selon un communiqué transmis par la Présidence française. «Le G7 reste prêt à adopter des mesures appropriées contre ceux qui violent le paquet de Minsk en particulier contre ceux qui n'observent pas le cessez-le-feu global agréé ainsi que le retrait des armes lourdes» selon le texte. L'accord de Minsk, une désillusion Plus tôt, le président ukrainien Petro Porochenko a affirmé devant des militaires qu'il ne fallait «pas avoir d'illusions» quant à l'avenir des accords de paix. «Je ne veux pas donner de faux espoirs, ni qu'on pense que je suis naïf, il y a encore un long et difficile chemin à parcourir avant d'arriver à la paix», a-t-il dit. «Personne ne peut être absolument certain que les conditions d'une paix fixées à Minsk seront remplies», a-t-il ajouté. De son côté, Washington a accusé vendredi Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l'est de l'Ukraine. «Nous sommes très préoccupés par la poursuite des combats (...) et par les informations concernant des chars et des systèmes de missiles supplémentaires venus ces derniers jours de l'autre côté de la frontière de Russie», a déclaré la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki. La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, François Hollande, avaient, dès jeudi, laissé entendre qu'il y aurait des difficultés à appliquer Minsk 2, et ont menacé la Russie de nouvelles sanctions si la trêve n'était pas respectée. Plus positive, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, a estimé que le cessez-le-feu, s'il se concrétise, serait «le premier pas» vers une résolution de la crise. Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait, quant à lui, adopter dimanche une résolution appelant à «appliquer pleinement» le cessez-le-feu conclu à la suite des négociations de jeudi à Minsk, ont indiqué vendredi des diplomates.