Près de 40 000 civils ont fui la zone de guerre dans le nord-est du Sri Lanka au cours des dernières 24 heures, déclare l'armée sri-lankaise peu avant l'expiration d'un ultimatum lancé aux rebelles tamouls. L'exode massif a débuté avant-hier quand les militaires ont ouvert une brèche sur une étroite langue de terre verrouillant la principale route d'évacuation du réduit de 17 km2 où les Tigres de libération de l'Eelam Tamoul sont encerclés par l'armée depuis plusieurs semaines. La présence de plusieurs dizaines de milliers de civils dans ce secteur a freiné l'offensive des militaires, qui espèrent en finir avec la rébellion, en lutte depuis 25 ans contre Colombo.Les Nations unies et les gouvernements occidentaux ont demandé aux autorités de reconduire un bref cessez-le-feu afin de permettre l'évacuation des civils, ce qu'elles refusent au motif que les Tigres auraient rejeté toutes les requêtes visant à faire sortir les habitants. Selon le général de brigade Udaya Nanayakkara, porte-parole de l'armée, «39 081 civils sont arrivés et d'autres continuent d'arriver». «Les opérations militaires se poursuivent», a-t-il ajouté. Lundi, l'armée a donné aux LTTE jusqu'à hier à midi (6h30 GMT) pour se rendre. D'autres ultimatums similaires ont déjà été adressés à la rébellion. Les militaires ont également diffusé des images aériennes enregistrées par des drones et montrant de longues files d'attente de civils contrôlés par les soldats à la sortie de la zone de combats. Les Nations unies accusent les Tigres tamouls de retenir les civils de force ou de les contraindre à prendre les armes. Les rebelles répondent que les civils ont choisi de rester. Le site pro-LTTE www.TamilNet.com a rapporté qu'un grand nombre d'habitants avaient pris la fuite vers les zones contrôlées par les rebelles à l'arrivée des militaires. Il a également affirmé qu'un millier de personnes avait trouvé la mort dans l'assaut. Aucune information n'est vérifiable de source indépendante, l'accès à la zone de combats étant interdit à la plupart des observateurs. Des manifestations de soutien au peuple tamoul ont eu lieu lundi dans plusieurs villes, dont Paris et Londres. Dans la capitale française, 180 personnes ont été interpellées après des violences à l'issue d'un rassemblement au métro La Chapelle, dans le nord de la ville.