La première phase des consultations du Front des forces socialistes (FFS), pour la tenue de la conférence nationale du consensus (CNC), a été "très encourageante" et a permis de briser les préjugés, a appris l'APS d'une source au sein de ce parti, à l'issue de l'évaluation à laquelle a procédé l'instance dirigeante. "En dépit des positions contrastées, cette première phase des consultations est très encourageante, car si d'un côté, l'accent est mis sur un verre à moitié plein et de l'autre sur un verre à moitié vide, les protagonistes ont à cœur de voir rempli ce verre qui est notre maison commune, l'Algérie", a souligné la même source. Durant la première phase de concertation plusieurs partis politiques, syndicats, associations et personnalités ont été approchés par le FFS, afin de procéder à un échange de points de vue sur l'état du pays, les défis auxquels il est confronté ainsi que les voies et moyens de les relever ensemble. Il s'agissait également de susciter la participation de ces parties, à la conférence sachant qu'elles n'ont pas exprimé, à priori, un refus catégorique en attendant plus d'informations, de consulter leurs organes dirigeants ou de voir réunies certaines conditions ou garanties. Au niveau du FFS, on considère qu'en se parlant, cette consultation a permis de casser des préjugés et de commencer à construire un début de confiance, estimant que la "sincérité" de la démarche qui se veut "neutre, inclusive et sans préalable" ne peut être contestée. "Elle (la démarche) n'est pas destinée à concurrencer ou à relativiser les autres propositions", a expliqué notre interlocuteur, rappelant que cette initiative datant du 5ème congrès du Parti, leur étant antérieure. Mieux encore, selon cette source, la conférence projetée par le plus vieux parti de l'opposition constitue un cadre approprié pour donner de la visibilité à tous, de façon égale et "sans exclusive". L'évaluation de la première phase de consultations a permis de dégager des principales tendances politiques dont celle ayant émis des réserves à l'instar de M. Ali Benflis consulté en tant que personnalité politique et M. Abderrezak Mokri, consulté en tant que secrétaire général du MSP. Pour sa part l'institution de suivi et de coordination de la transition démocratique, regroupant des membres de la CLTD et du Pôle de changement démocratique, s'est considérée, dans un communiqué rendu public, "non concernée" par cette initiative. Des partis comme le FLN et le RND ont fait savoir que le mandat du président de la République ne peut être remis en cause, estimant qu'il a été élu pour 5 ans, et parler de transition signifierait qu'il y a vacance du pouvoir. "Ce qui n'est pas le cas", comme tous les pays, l'Algérie est confrontée à des problèmes économiques et sociaux, auxquels elle fait face et c'est à partir de là que le Consensus national pourrait se renforcer. Quant aux partis et personnalités, réservés sur l'initiative, ils estiment que "le système doit changer radicalement car le pays est en crise dans tous les domaines, considérant qu'il y'a crise de légitimité, crise constitutionnelle et crise institutionnelle". Ils estiment que seule l'organisation d'une période de transition et l'organisation d'élections anticipées avec une commission électorale indépendante, permettraient de réaliser un consensus durable, car convenu avec des forces politiques représentatives légitimées par les urnes. L'autre constat fait par le FFS est que les acteurs de la société civile incluant les associations autonomes et les représentations syndicales indépendantes, préoccupés par la situation des libertés individuelles et collectives et les conditions de vie et de travail très difficiles, soutiennent toute initiative bénéficiant d'un consensus national. Ces acteurs de la société civile, a relevé la source au sein du FFS sont tout à fait disposés à participer à la CNC, pour proposer des solutions aux problèmes rencontrés par les citoyens (l'emploi, le pouvoir d'achat, la protection sociale, la disponibilité des services publics, l'accès aux services sociaux de base). Toutefois, l'unité nationale, la sécurité du pays, son intégrité territoriale la préservation des ressources constituent les constantes unanimement partagées par les parties consultées dans le cadre de l'initiative du FFS pour la reconstruction du consensus nationale.