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La place de la Résistance saccagée, des blessés et des arrestations Affrontements à In Salah entre contestataires antigaz de schiste et forces de l'ordre
Un climat de violence a régné dans la matinée d'hier à In Salah, localité du nord de Tamanrasset. Mohamed Jouane, président de l'association «Echem's», une organisation locale de protection de l'environnement, décrit un décor qui frise l'apocalypse qui aurait régné pendant des heures dans cette ville, plus précisément au niveau de la placette faisant face au siège de la daïra. Ce lieu où le front antigaz de schiste avait baptisé «Sahat essoumoud» (ndlr, place de la résistance) a été, hier matin, le théâtre de violents affrontements entre citoyens et brigade antiémeute. «Les forces de l'ordre ont incendié toutes les tentes érigées au niveau de la place de la résistance où les contestataires antigaz de schiste tenaient leur sit-in depuis une soixantaine de jours», raconte Mohamed Jouane contacté hier. Il fait part aussi d'un grand nombre de bombes lacrymogène lancées par la police, déterminée, selon ses dires, «d'en finir avec la contestation anti-gaz de schiste». Notre interlocuteur persiste et signe en affirmant que les forces de l'ordre ont procédé à des arrestations parmi les contestataires. «Nombreux sont les citoyens d'In Salah qui ont été atteints par le lancement de bombes lacrymogènes», indique également le président de l'association Echem's. «Certains ont été conduits au niveau de l'hôpital de la ville. D'autres ont refusé de se faire soigner par crainte d'être interpellés sur place par les services de sécurité», explique-t-il encore. Les propos de Mohamed Jouane ont été confirmés par le Dr Abdelkader Azzi, cardiologue à l'hôpital d'In Salah, qui met l'accent sur un grand nombre de blessés transférés au niveau de cette infrastructure de santé. «Ils étaient une vingtaine à être admis au niveau de cet hôpital au terme des affrontements ayant eu lieu ce samedi aux abords de la base de vie de la compagnie américaine Halliburton. Aujourd'hui, (ndlr, hier) les personnes blessées sont encore plus nombreuses» nous dit en substance le cardiologue d'In Salah. Le Dr Azzi tiendra toutefois à préciser que l'émeute s'est estompée en début d'après-midi d'hier dans cette ville du Sud. Cependant, le climat reste délétère et le retour au calme n'est que précaire, prévient notre interlocuteur. «Les affrontements entre les contestataires d'In Salah et les éléments antiémeutes n'ont cessé qu'à la suite de l'intervention du commandant de secteur militaire au niveau local», nous précise de son côté Mohamed Jouane de l'association Echem's. D'autres sources concordantes parlent d'un déplacement d'un groupe de contestataires d'In Salah vers Tamanrasset où ils ont tenu un sit-in dans la nuit de samedi à dimanche devant le siège de la wilaya. «Les contestataires ont brûlé des pneus et se sont mis à crier leur opposition au gaz de schiste», indique-t-on. Dans la wilaya de Ouargla, une grande marche devant rassembler un million de personnes serait déjà en préparation. Cette manifestation se veut être une action de solidarité avec les contestataires d'In Salah. La date de la marche est fixée pour le 14 mars, indique-t-on dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.