Les travaux du sommet tripartite (Espagne, France et Portugal) sur les interconnexions énergétiques s´ouvrent, aujourd´hui à Madrid, avec la participation des présidents Mariano Rajoy, François Hollande et Pedro Passos Coelho, avec la participation du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, du commissaire chargé de l´Action climatique et énergie, l´Espagnol Miguel Arias Cañete, et du président de la Banque européenne d´investissement (BEI), Werner Hoyer. Selon une source gouvernementale espagnole, «l´objectif de cette réunion de haut niveau politique a été convoquée autour de ce thème, une priorité de l´action extérieure de l´Espagne, par le président Mariano Rajoy qui réclame que ce projet soit financé par l´Union européenne, spécialement par le dit «Plan Juncker d´Investissements». La même source estime que l´interconnexion entre les réseaux ibérique et français est «fondamentale pour la création d´un marché énergétique commun» à l´Union européenne. Le forcing du président Rajoy L´insistance du gouvernement espagnol sur l´accélération du projet s´appuie sur la Déclaration commune du Conseil européen du mois d´octobre 2014 par laquelle les «28» ont inscrit les interconnexions comme partie fondamentale dans la feuille de route énergétique à l´horizon 2020. Le sommet tripartite de Madrid doit publier une Déclaration commune autour des engagements pris au niveau du Conseil européen sur les interconnexions énergétiques. «Il s´agit aussi d´une excellente opportunité pour le Conseil européen des 19 et 20 mars prochain et dont les travaux seront consacrés à l´identification des projets communs et leur financement par l´UE, entre autres les interconnexions pour que la péninsule ibérique cesse d´être une île énergétique.» Ce sommet tripartite est l´aboutissement de grands efforts diplomatiques du président Rajoy qui s´est assuré, le 1er décembre à Paris, de la promesse du président François Hollande sur l´accélération de l´interconnexion des réseaux énergétiques entre les deux pays. Paris et Madrid s´étaient entendues pour coordonner conjuguer leurs positions à ce propos lors du Conseil européen des 18 et 19 décembre à Bruxelles. La place du gaz algérien Les interconnexions permettront à l´Espagne de couvrir dans une première étape jusqu´à 12% du marché européen en gaz naturel importé d´Algérie. Le 9 février, le quotidien spécialisé Cinco Días avait affirmé dans un article avoir eu accès à un document sur le modèle énergétique de l´Europe élaboré par la Commission européenne dans lequel l´Espagne est présentée comme «une base de réexportation du gaz naturel qu´elle importe d´Algérie à travers les deux gazoducs Medgaz et GME». Le document désigne aussi l´Algérie comme «l´une des sources d´approvisionnements gaziers prioritaires pour l´Union européenne dont l´objectif est de mettre fin à la fragmentation de sa politique énergétique et de réduire sa dépendance au gaz russe». Il est souligné dans ce document que «la Russie ne réserve pas un bon traitement à ses clients européens qui, pourtant, lui achètent annuellement d´importantes quantités d´hydrocarbures». Le premier axe de ce document, élaboré par le vice-président de la Commission européenne chargé de l´Energie, Maros Sefcovic, tourne autour de «la sécurité des approvisionnements». Il suggère «comme action prioritaire, l´adoption d´un programme de diversification des approvisionnements gaziers, notamment en privilégiant une augmentation importante des approvisionnements à travers la route Sud (provenant du Caucase), de la Méditerranée et de l´Algérie». La CE considère, enfin, «le développement des bases de stockage comme indispensable à la garantie de la sécurité énergétique de l´Europe». Dans son document, la CE rappelle que «cette base s´est développée en Méditerranée, notamment en Espagne où Enagas (partenaire de Sonatrach) dispose de 40% de la capacité de stockage de toute l´Europe et de 32% de la capacité de regazéification» du continent.