Le président syrien, Bachar Al-Assad a indiqué que les Nations unies ont failli à leur mission de «protéger les Syriens» alors que le conflit dans son pays entrera le 15 mars dans sa 5e année. Le président syrien a, dans un entretien à la télévision portugaise, critiqué tour à tour les Nations unies, les dirigeants européens et les pays qu'il accuse de soutenir les groupes terroristes. Pour lui, les Nations unies ont failli à leur mission de «protéger les citoyens de Syrie, de Libye, du Yémen et d'autres pays». Alors que le conflit en Syrie entrera le 15 mars dans sa 5e année. Le président Assad a blâmé mercredi «le système international représenté par le Conseil de sécurité des Nations unies», dans un entretien à la Radio Télévision portugaise RTP. Il a accusé une nouvelle fois l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie de «soutenir le djihadisme». Le président syrien affirme que «les institutions du pays (Syrie) fonctionnent toujours, malgré la guerre que la population le soutient dans son combat contre les djihadistes, qui, dit-il, sont soutenus par le Qatar, la Turquie et l'Arabie saoudite». Bachar al Assad fustige également l'attitude des Occidentaux. Répondant à une question du journaliste qui lui demandait si la Syrie peut être un allié pour les Européens dans la lutte contre le terrorisme, il a répondu que la base serait que «les dirigeants européens aient la volonté de lutter contre le terrorisme». «Tout d'abord, on a besoin de représentants en Europe qui aient la volonté de combattre le terrorisme. Or, on ne les a pas trouvés jusqu'à présent. On a aussi besoin de politiques prudentes. On ne peut avoir des dirigeants arrogants qui ont adopté uniquement des politiques égoïstes. Enfin, troisième point, et il est très important, la lutte contre le terrorisme devrait devenir une valeur. Elle ne doit pas donner lieu à des attitudes opportunistes». Sur le terrain, de violents combats se sont poursuivis jeudi à Alep, au lendemain d'une attaque contre un QG de l'armée. Le bâtiment a été presque entièrement détruit par une charge explosive souterraine, déposée par les rebelles. Un bilan fourni par l'OSDH a fait état de 20 morts dans les rangs des forces gouvernementales. La ville d'Alep est en proie à de violents combats et les civils payent un lourd tribut. Ce regain de violence à Alep survient avec la visite depuis mardi d'une délégation de l'ONU, chargée de préparer une trêve partielle, permettant l'entrée d'aide humanitaire dans la ville. Déclenchée en 2011 par une contestation populaire contre le pouvoir en place, la crise syrienne s'est militarisée avec le temps et s'est compliquée avec la montée du terrorisme, notamment de l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech). L'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé en Grande-Bretagne, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, estime à plus de 220 000 morts dans le conflit syrien, un chiffre rejeté par Bachar al-Assad. «Ce chiffre est exagéré, l'Occident exagère toujours les chiffres en Syrie», a-t-il affirmé. Par ailleurs, la Russie a annoncé qu'elle accueillerait au mois d'avril des discussions entre des représentants du gouvernement syrien et d'une partie plus large de l'opposition syrienne.