Le gouvernement ne saurait tarder à être connu. Si d'aucuns affirment qu'il ne subira pas d'importants changements dans sa composante, dans la mesure où il s'inscrira, estime-t-on, en droite ligne avec la continuité prônée par le président de la République durant toute la campagne et aura surtout l'ardue tâche de parachever les grands chantiers entamés, le gouvernement par contre est attendu sur nombre d'autres questions, notamment la prise en charge des victimes du terrorisme dans le cadre de l'application de la charte pour la réconciliation nationale. Comme le Président s'est engagé à poursuivre et à approfondir la démarche de réconciliation nationale et dans le même cadre poursuivre «avec toute la vigueur de la loi la lutte contre le terrorisme», l'on espère du côté de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT) que le futur gouvernement qui sera chargé de l'application du programme du chef de l'Etat prenne en considération l'une de ses principales revendications, à savoir l'attribution d'un statut particulier aux victimes de la tragédie nationale. « Notre objectif principal est de voir les victimes du terrorisme jouir d'un statut particulier. C'est ce que nous avons toujours revendiqué au niveau de l'organisation», a affirmé hier la présidente de l'ONVT, Mme Fatma Zohra Flici. «Le Président, a-t-elle dit, a beaucoup évoqué la réconciliation nationale durant la campagne électorale et a pris un certain nombre d'engagements.» De ce fait, elle a estimé que le statut particulier des victimes est «somme toute logique» au regard des engagements du Président à parachever le processus. «Le Président a également réaffirmé la disponibilité de l'Etat à demeurer solidaire avec les victimes du terrorisme», a-t-elle rappelé. Pour rappel, elle a estimé lors d'un symposium sur le terrorisme que des moyens humains et financiers adéquats devaient être réunis pour prendre pleinement en charge le traitement des troubles psychologiques et assurer la réhabilitation professionnelle des victimes. Pour elle, il est tout aussi fondamental «de sauvegarder la mémoire des martyrs morts pour la démocratie». Un autre «objectif souhaité» par l'organisation des victimes du terrorisme qui a, rappelons-le, soutenu la démarche de réconciliation nationale. Interrogée sur l'éventualité d'interpeller le gouvernement à ce propos, notre interlocutrice est affirmative. «On va faire un travail dans ce sens», a-t-elle rétorqué. Il s'agit pour elle d'un combat de longue haleine.