Les pressions que le Président pourrait subir des cercles l'ayant soutenu durant la campagne électorale et la nécessité de donner les premiers signaux positifs à l'endroit des Algériens lesquels attendent beaucoup de ce mandat, non seulement sur le plan politique mais aussi et surtout sur le volet économique et social, risqueraient de l'amener à maintenir le statu quo. L'Algérie demeure suspendue à l'annonce du prochain gouvernement. Les supputations vont bon train et, en l'absence d'informations officielles, la presse retombe dans le piège des rumeurs colportées par les desiderata des uns et des autres et les ambitions parfois démesurées de certains personnages dont l'absence de visibilité politique n'est plus un secret pour personne. Il est vrai, cependant, que le président de la République, élu pour un troisième mandat, n'a plus droit à l'erreur, maintenant qu'il détient les marges de manœuvre nécessaires pour choisir les hommes de compétence à même d'incarner son programme et de le réaliser dans les délais. Ainsi et, selon les bruits provenant du sérail, une liste d'une centaine de personnes, des sommités dans divers domaines, est déjà sur le bureau du chef de l'Etat qui doit choisir. Mais en même temps, les pressions qu'il pourrait subir des cercles l'ayant soutenu durant la campagne électorale et la nécessité de donner les premiers signaux positifs à l'endroit des Algériens lesquels attendent beaucoup de ce mandat, non seulement sur le plan politique mais aussi et surtout sur le volet économique et social risqueraient de l'amener à maintenir le statu quo. Dans ce cas de figure, le chef de l'Etat se contentera de garder une équipe qui constitue dans son ensemble l'héritage des années 1990. L'entrée de nouveaux membres dans le gouvernement où le remaniement profond de ce dernier, à condition bien entendu de respecter les critères de compétences, donnera sans doute de la crédibilité aux engagements du président de la République. Le rajeunissement de l'équipe apportera du sang neuf dans la gestion des affaires de l'Etat et accélérera la cadence des réalisations, surtout que les chantiers engagés n'ont pas connu dans leur majorité un avancement appréciable. Le président de la République, qui a décidé de prendre le temps nécessaire pour rendre publique la composante de son équipe, est attendu sur les choix qu'il fera. Et c'est à l'aune de ses choix que l'on pourra mesurer les chances qu'il se donne pour tenir les engagements pris durant la campagne électorale. S. T.