La Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) a réaffirmé son engagement ferme à poursuivre le processus de paix sous l'égide de la médiation internationale. Après avoir annoncé publiquement son refus de parapher l'accord de paix d'Alger signé par le gouvernement malien et certaines parties représentant la population du nord du pays, ce groupe de touaregs rebelles de Kidal revient sur sa décision. Dans une déclaration finale suite aux journées de concertation des populations de l'Azawad tenues du 12 au 15 mars à Kidal sur le projet d'accord, «La CMA réaffirme son ferme engagement à poursuivre le processus de paix sous l'égide de la médiation internationale», peut-on lire sur ce document. Elle s'en tiendra notamment aux dispositifs de «l'Accord de cessation des hostilités signé à Alger le 19 février 2015», ajoute la même source. Les mouvements rebelles touaregs avaient auparavant justifié ce refus par le fait que le texte «ne s'attaque pas aux racines du problème». Dans un communiqué publié dimanche, la CMA estime que le document ne répond pas à leurs attentes. Il en ressort que le document d'Alger est à leurs yeux «insuffisant par rapport aux revendications du peuple de l'Azawad» et qu'«il ne prend pas suffisamment en compte les aspirations politiques profondes des populations». La CMA dont fait partie le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a organisé du 12 au 15 mars dernier à Kidal une large consultation ayant regroupé des milliers de participants en vue de recueillir l'avis de la population de l'Azawad sur le projet d'Accord du 25 février, paraphé le 1er mars par la partie malienne. De l'avis exprimé par les différentes communautés de l'Azawad, il ressort que «ledit projet d'accord n'a pas pris en compte les éléments essentiels des aspirations légitimes des populations de l'Azawad», a-t-on noté, précisant que cette position a été largement exprimée bien avant la rencontre «à travers des manifestations d'hostilité organisées partout dans l'Azawad et dans les camps des réfugiés». La CMA s'est, par la suite, félicitée de la tenue de la rencontre de concertation de toutes les composantes de l'Azawad. Elle renouvelle «vivement» ses remerciements et sa confiance à la médiation internationale, ayant comme chef de file l'Algérie pour tous les efforts déployés en vue de parvenir à un accord de paix juste et durable, mettant fin au conflit qui oppose le peuple de l'Azawad à l'Etat malien. Elle remercie également le gouvernement malien pour sa disponibilité maintes fois affirmée dans le cadre de la recherche d'une solution par la voie de la négociation. La CMA renouvelle également son attachement au respect des engagements pris avec la communauté internationale, dont «le cessez-le-feu du 23 mai 2014 à Kidal et ses modalités d'application du 13 juin 2014». Elle réaffirme également sa disponibilité à renforcer sa coopération sur le plan sécuritaire avec les forces internationales présentes sur le terrain. Les rebelles touaregs de Kidal estiment que le document produit par la médiation «constitue une bonne base de travail» qui mérite néanmoins selon eux «d'être améliorée dans l'intérêt supérieur de la paix». C'est pourquoi elle sollicite une rencontre avec la médiation et les partenaires internationaux concernés en vue d'échanger sur la suite du processus. Des représentants de la médiation internationale depuis hier à Kidal C'est dans cette perspective que plusieurs représentants de la médiation internationale se sont rendus hier à Kidal, dans le nord du Mali, à l'invitation de la Coordination des mouvements de l'Azawad. «Nous partons à Kidal sur la base d'une invitation écrite» de l'Azawad, «pour les aider à parler à leurs gens et expliquer (…) l'intérêt que l'Accord a pour les populations du nord», a indiqué Pierre Buyoya, Haut représentant et chef de la Mission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel). «C'est une mission pour assister les dirigeants de la Coordination dans le travail qu'ils sont en train de faire», a-t-il expliqué. Les rebelles du Nord Mali ont, de leur côté, et à chaque round des pourparlers, ramené leurs revendications sur la table. Pourtant, cette question a été tranchée par les différentes résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU (2100 et 2164), l'accord préliminaire de paix d'Ouagadougou en juin 2013, la feuille de route des pourparlers inter-maliens d'Alger en juillet 2014. Ces textes appellent toutes les parties à reconnaître l'intégrité du territoire malien, l'unité nationale et le caractère laïc et républicain de l'Etat malien.