La protection du littoral national et de ses ressources naturelles constitue "des questions très stratégiques" eu égard à l'impact environnemental et économique sur la région, a indiqué, lundi, à Oran, la ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, Dalila Boudjemaâ. Au cours d'une conférence organisée par son ministère sur le thème "la stratégie nationale de la gestion intégrée des zones côtières", en présence d'experts internationaux et des représentants des 14 villes côtières du pays, Mme Boudjemaâ a mis l'accent sur l'importance stratégique du milieu marin et côtier, plus particulièrement du littoral, dans le développement socio-économique du pays, "d'où la nécessité de préserver ce potentiel notamment par une gestion intégrée des zones côtières". "Conscient de ces enjeux, le gouvernement a organisé son cadre législatif, réglementaire, institutionnel et organisationnel pour relever le défi de la préservation de ces ressources naturelles marines et côtières", a-t-elle précisé. Pour la ministre, malgré ces efforts, la situation et le devenir des côtes exigent la mobilisation de toutes les énergies et un recadrage des actions entreprises. Le littoral algérien long de 1.622 Km, avec 136 communes, une très forte population estimé à 37% de la population globale, cet espace sensible est connu par son potentiel en sol à valeur agricole et à fort potentiel touristique et industriel. Ce littoral est soumis à une forte pression urbanistique avec trois des quatre plus grandes métropoles du pays ainsi que les équipements structurants, telles les infrastructures de transports et de communication et toute autre commodité nécessaire à l'activité industrielle. Cette situation a eu plusieurs impacts comme l'érosion côtière, les eaux colorées, la disparition d'espèces marines et autres répercussions négatives. C'est dans cette optique qu'intervient la stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) qui a fait l'objet de plusieurs ateliers régionaux. Elle sera finalisée après prise en considération des commentaires et suggestions des différents ateliers dont la conférence organisée ce lundi à Oran. Pour atteindre les objectifs tracés, en particulier la protection des espèces marines, animales et végétales sur les côtes algériennes, un processus ayant duré deux ans, a été engagé avec l'appui de partenaires méditerranéens dans le cadre de la convention de Barcelone. Pour ce qui est des partenaires européens, il s'agit du plan d'action pour la méditerranée (PAM) et le centre d'activités régionales pour les actions prioritaires (CAR/PAP) alors que sur le plan national, tous les secteurs concernés directement et indirectement par la GIZC, notamment les ministères, les agences et les organismes techniques spécialisés, les universitaires ainsi que les associations de protection de l'environnement y ont contribué. L'objectif étant d'agir rapidement et efficacement pour protéger les éco systèmes marins. Plusieurs orientations stratégiques ont été émises dans le cadre de cette stratégie, en phase de finalisation, la consolidation du cadre juridique, législatif et réglementaire de la protection des zones côtières en particulier, le renforcement des prérogatives et missions du Commissariat national du littoral, ainsi que l'amélioration de l'efficacité et le renforcement de la gouvernance par la mise en place de bases d'une planification maritime spatiale (PMS) composante-clé de la politique maritime intégrée (PMI). Mme Boudjemaa a insisté sur la nécessité de maîtriser l'urbanisation, d'aménager les pêcheries algériennes, de développer l'aquaculture littorale et l'agriculture littorale et de valoriser les déchets. Mettre en place un système de veille, d'alerte et de suivi et l'évaluation de la situation des ressources naturelles des zones côtières représente, selon la ministre, "un élément-clé dans cette stratégie ayant pour but principal de protéger l'écosystème marin". Pour sa part, le coordinateur du Programme des Nations Unies pour l'Environnement et directeur du Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM) a indiqué que "l'un des principaux objectifs de l'accompagnement accordé à l'Algérie est d'encourager la mise en œuvre de stratégies nationales de gestion intégrée des zones côtières, conformément au Protocole GIZC de la Convention de Barcelone". "Le projet vise également à améliorer la mise en réseau avec d'autres projets PAC et sera une force motrice pour les autres régions côtières pour y adhérer", a-t-il ajouté. L'Algérie avait signé, en 2008 le protocole relatif à la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) de la Méditerranée, entrée en vigueur en mars 2011. Ce protocole requiert que "chaque partie renforce ou élabore une stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières ainsi que des plans et programmes côtiers de mise en œuvre conformes au cadre régional commun et dans le respect des objectifs", rappelle-t-on.