Les gardes communaux de la wilaya de Tizi Ouzou ne comptent pas baisser les bras tant que la revendication relative à la réintégration de leurs camarades radiés n'est pas satisfaite. Dès la matinée d'hier, pas moins de 350 éléments de ce corps de sécurité ont marché dans les artères de la ville avant de rejoindre le siège de la wilaya. Un mouvement de protestation, à travers lequel ils ont dénoncé ouvertement la non-tenue des promesses faites par le Premier ministre, Sellal, et le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales portant satisfaction de leurs revendications. En effet, des centaines d'éléments de la garde communale de la wilaya de Tizi Ouzou et même ceux de Bouira se sont rassemblés hier devant le siège de la wilaya afin d'exprimer leur ras-le-bol quant au «mépris» affiché à leur encontre par le gouvernement depuis de longues années. «Lors de la rencontre de travail qui a regroupé les représentants du ministère de l'Intérieur et nos délégués et qui a eu lieu le 19 mars au niveau du musée régional des moudjahidine à M'Douha, nous avons été rassurés que la tutelle prendra entièrement en charge nos doléances surtout que le Premier ministre, Sellal, a assuré que le gouvernement a transmis des correspondances aux autorités locales de chaque wilaya pour une meilleure prise en charge de nos revendications. Mais, malheureusement, ce ne sont que des promesses verbales et rien de plus. A l'heure où je vous parle, aucune revendication n'est satisfaite. C'est une politique de fuite en avant. La preuve, nous avons été reçus ce matin (hier Ndlr) par les représentants du cabinet du wali qui nous ont confirmé qu'ils n'ont reçu aucune circulaire de la part du département de Belaïz», a regretté le coordinateur de wilaya de ce corps, M'henna Hayet, rencontré sur place. Il a tenu à préciser également que l'un des objectifs primordiaux de cet énième débrayage est de demander la reconnaissance officielle de leur corps qui a fait face au terrorisme et à la menace intégriste durant la décennie noire. «Il faut savoir que 4667 gardes communaux ont été assassinés durant les années 1990», précise notre interlocuteur afirmant que 35 000 éléments ont été licenciés abusivement par les bureaux de wilaya de la garde communale. «Ils font actuellement face à des conditions de vie précaires. Nous exigeons leur réintégration immédiate dans leurs postes de travail», a-t-il insisté. Notons que cette catégorie professionnelle menace de porter la protestation dans la capitale. «Nous allons observer des sit-in à Alger dont la date et le lieu seront connus ultérieurement», menace-t-on.