L'euro gagnait un peu de terrain mercredi face à un dollar déstabilisé par un indicateur américain décevant, mais les cambistes ouvraient tout de même un nouveau trimestre d'échanges sur une note prudente du fait des inquiétudes persistantes sur la Grèce. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,0771 dollar, contre 1,0741 dollar mardi vers 21H00 GMT. L'euro repartait à la baisse face à la monnaie nippone, à 128,82 yens contre 128,95 yens mardi soir. Le dollar baissait face à la devise japonaise, à 119,62 yens contre 120,06 yens la veille. Le dollar ployait après l'annonce d'un ralentissement inattendu des créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis en mars, selon les données publiées mercredi par la société de services informatiques aux entreprises ADP. Ces chiffres pouvaient être vus comme de mauvais augure avant la publication vendredi du rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, un indicateur majeur pour jauger la vigueur de la reprise de la première économie mondiale. Les données sur le marché du travail sont particulièrement scrutés car la Réserve fédérale américaine (Fed) fait d'une amélioration notable et pérenne le déclencheur d'un resserrement de ses taux d'intérêt. Une hausse de ces taux, actuellement presque nuls, rendrait le dollar plus rémunérateur. Le calendrier de cette hausse des taux américains demeure toutefois incertain, mais les spéculations sur la date vont bon train et influent fortement sur les mouvements du billet vert. Les effets sur les marchés du rapport officiel pourraient cependant être à retardement en raison de l'absence de nombreux cambistes vendredi et lundi du fait des fêtes de Pâques. Autres données décevantes et pesant sur le billet vert mercredi: la progression de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis a ralenti en mars davantage qu'attendu. Mais l'euro peinait tout de même à se reprendre franchement, du fait des inquiétudes persistantes sur la Grèce. Après plusieurs jours de négociations techniques entre Athènes et ses créanciers sur les réformes que le pays doit réaliser, le ton semblait un peu plus conciliant de part et d'autre et un accord demeure possible d'ici fin avril, même s'il reste beaucoup à faire. "Les murmures qui s'élèvent d'Athènes laissent à penser qu'un accord pourrait être atteint mi-avril, mais ce genre de chuchotements est devenu une récurrence régulière dans la communication de la Grèce et les commentaires de ses créanciers impliquent qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir", commentait Connor Campbell, analyste chez Spreadex. La Grèce peine en effet toujours à convaincre ses créanciers sur la nouvelle liste des réformes qu'elle leur a proposée et les discussions ont continué mardi pour la quatrième journée consécutive entre les experts grecs d'une part et de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) d'autre part. Dans ce contexte, les cambistes faisaient tout de même peu de cas d'indicateurs encourageants publiés en zone euro ces derniers jours, comme l'annonce mercredi d'une accélération de la croissance de l'activité dans le secteur manufacturier en mars. Vers 16H00 GMT, la livre britannique reculait face à la monnaie unique européenne, à 72,63 pence pour un euro, et se stabilisait face au billet vert, à 1,4828 dollar pour une livre. La devise suisse progressait face à l'euro, à 1,0413 franc pour un euro - atteignant même vers 15H00 GMT 1,0401 franc son niveau le plus fort en deux mois - comme face au billet vert, à 0,9669 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,1982 yuans pour un dollar, contre 6,1997 yuans la veille. L'once d'or a fini à 1197 dollars au fixing du soir, contre 1187 dollars mardi.