L'euro baissait face au dollar mercredi, dans un marché prudent où dominaient toujours les inquiétudes des cambistes vis-à-vis d'un éventuel accord entre Athènes et ses créanciers sur la dette grecque l'emportant sur des signes d'amélioration économique dans la zone euro. Vers 10H50 GMT (11H50 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,1388 dollar contre 1,1413 dollar mardi vers 22H00 GMT. La devise européenne reculait également face à la monnaie nippone à 135,81 yens contre 136,13 yens lundi. Le dollar se stabilisait face à la devise japonaise, à 119,25 yens contre 119,29 yens la veille. "Avec la stagnation de la situation grecque, il est peu probable que l'euro retrouve une impulsion à la hausse significative", commentait Farhan Ahmad, courtier chez TradeNext. Les marchés s'interrogeaient ainsi toujours sur la possibilité d'un accord entre Athènes, désireuse d'alléger sa dette, et ses créanciers, composés de l'Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). En moins d'une semaine, les négociations entre Athènes et les ministres des Finances de la zone euro, réunis au sein de l'Eurogroupe, ont tourné court à deux reprises, avec un nouvel échec lundi. L'enjeu était à chaque fois de trouver comment la Grèce va se financer à court terme, alors que son programme d'aide prend fin le 28 février. Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a cependant déclaré mardi soir, selon une télévision allemande, qu'Athènes allait demander une extension du financement européen de quelques mois pour avoir assez de stabilité afin de pouvoir négocier un nouvel accord entre la Grèce et l'Europe. Mais selon une source proche du gouvernement grec, Athènes envisage de demander l'extension du prêt européen mais pas du programme de réformes auquel le pays est astreint. La monnaie unique européenne avait brièvement profité mardi de l'amélioration de la confiance des milieux financiers allemands qui a atteint son plus haut depuis un an en février, portée par la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) et la croissance de l'économie du pays. Toutefois, si les conditions économiques sont meilleures que prévu dans la zone euro la menace d'une crise existentielle de l'euro est trop importante pour encourager les cambistes à prendre de nouvelles positions, selon des analystes. Les cambistes scrutaient ainsi la réunion hebdomadaire de la BCE sur le maintien de la fourniture de liquidités d'urgence, au cours de laquelle l'institution doit faire le point sur ses prêts d'urgence ELA, vitaux pour les banques grecques. "La perspective imminente de la fin du soutien financier actuel à la Grèce place de la pression sur la BCE pour qu'elle considère le retrait des mesures de fourniture de liquidités d'urgence au secteur bancaire grec", notait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. "Aucune décision ni avertissement publics ne sont attendus dès mercredi mais le risque d'une telle action s'accroît si aucun compromis n'est atteint avant la fin de cette semaine", et ainsi l'euro devrait rester sous pression, expliquait M. Hardman. De son côté, la livre britannique progressait, soutenue par un regain d'optimisme des cambistes sur l'économie du Royaume-Uni après l'annonce d'une nouvelle baisse du taux de chômage et l'accélération de la croissance des revenus. Vers 10H50 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie unique européenne à 73,82 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,5426 dollar pour une livre. La devise suisse se stabilisait face à l'euro à 1,0694 franc suisse pour un euro, et baissait face au billet vert à 0,9390 franc suisse pour un dollar. L'once d'or a fini à 1206,50 dollars au fixing du matin, contre 1209,50 dollars mardi soir.