Le Front national algérien (FNA) de Moussa Touati semble avoir mesuré l'ampleur de la déroute qu'il a subie lors de la dernière élection présidentielle. Une déroute que le candidat a imputée à ses instances qui ont «déserté le terrain et agi dans l'anarchie». Il n'a pas tardé dans ce contexte à mettre en application l'une des résolutions de son dernier conseil national du 16 avril qui stipulait qu'il «fallait restructurer le front» de fond en comble. C'est Moussa Touati himself qui sillonnera les 48 wilayas du pays durant cette opération qui s'étalera du 30 avril au 28 mai pour présider les réunions des bureaux de wilaya. C'est ce que nous a confirmé hier Mohamed Tine, chargé de la communication du FNA.Ainsi, selon notre interlocuteur, ses réunions, auxquelles sont conviés les membres du bureau national, des conseils de wilaya ainsi que des bureaux communaux, sont destinées en premier lieu à restructurer conformément aux statuts du parti les bureaux de wilaya. Des commissions seront ainsi dégagées qui se chargeront à leur tour d'organiser la restructuration des cellules locales. «Cette opération a été suspendue pour laisser place à l'organisation de la campagne électorale», fera savoir M. Tine qui a tenu à préciser que «dans certaines wilayas l'on a enregistré beaucoup de failles». «C'est à cela qu'on devrait surtout s'atteler», dira-t-il encore. Interrogé sur la mise à exécution à l'occasion de ces réunions des «menaces» du président du FNA de la mise à l'écart de certains membres qui ont failli à leur mission, notre interlocuteur s'est voulu prudent. «Ce sont les militants qui décideront de leurs représentants lors des assemblées générales électives», avant de préciser : «C'est vrai qu'il est impératif de tenir compte des erreurs commises durant l'élection présidentielle, mais il faut avouer que les résultats que notre candidat a obtenus sont aussi dus à d'autres paramètres.» Moussa Touati se rendra aujourd'hui donc à Béchar pour le deuxième jour de sa course-marathon qui s'achèvera à Alger le 28 mai. Un redéploiement pour faire face à la fronde d'un groupe de députés «redresseurs» qui commence à gangrener le parti au point où Moussa Touati avait, rappelons-le, menacé de se retirer de la direction du FNA. «Négatif», estime M. Tine pour qui ces activités entrent dans le cadre de «l'organique». Mais il est évident que Moussa Touati veut se placer «au-dessus de la mêlée» et tenter ainsi de réunir le maximum d'atouts de son côté pour faire face «légalement» à de futures probables «turbulences» qui risquent de secouer encore une fois sa formation. N'a-t-il pas évoqué à Tipaza, s'adressant implicitement aux «dissidents», une nouvelle stratégie ?