Les militants, cadres et représentants des bureaux locaux du Front national algérien viennent de trancher la question de la députation à l'Assemblée nationale. Désormais, les députés du FNA n'auront le droit de briguer qu'un seul mandat. La décision a été prise jeudi lors de l'assemblée générale tenue à Oran. Le consensus avalisé par les présents vient en réponse aux pressions des deux députés qui, en toute vraisemblance, sont considérés persona non grata au sein des instances locales. Les derniers remous qu'a connus la formation de Moussa Touati semblent gagner du terrain à la faveur de l'agitation enclenchée à la suite de la recommandation décidée par la hiérarchie du parti stipulant la restructuration des instances locales du FNA avec à leur tête des militants actifs. A Oran, la guerre des clans est sans merci. Le dernière mesure est plus que révélatrice de la volonté de la base locale du Front national algérien d'en finir avec ce qu'elle a qualifié «des exactions et la faillite» de leurs députés. Aussi, dans le même enchaînement des recommandations, les militants de base sont plus que décidés à définir le rôle de leur représentant à l'assemblée et limiter le mandat de ce dernier à un seul quinquennat. L'idée a commencé à germer quelques jours après les élections locales de 2007. Siéger à l'hémicycle Zigoud-Youcef offre plusieurs privilèges. Certes, à la faveur de l'approche de la présidentielle d'avril 2009, le premier responsable du parti a pesé de tout son poids pour tempérer les ardeurs de certains, d'autant que Moussa Touati n'avait pas dissimulé sa volonté de se porter candidat à la magistrature suprême. La situation organique du parti qui était précaire a explosé à la faveur de l'échec cuisant de Moussa Touati au dernier scrutin. Aujourd'hui, Moussa Touati impute ouvertement cet échec à ses militants. Tandis que la base locale incrimine les députés d'avoir failli à leur mission depuis leur élection à l'APN en 2007. Les deux parties sont unanimes. Il y a péril en la demeure. Les arguments sont multiples et variés. Le premier responsable du Front national algérien a, dans son dernier discours tenu à Oran, il y a plus d'une semaine, jeté tout son venin contre ses militants les accusant de tous les maux. «Nous n'avons pas de vrais militants» avait-il déclaré. Au même moment, les militants affirment à l'unanimité que les deux députés d'Oran ont été à l'origine de la débâcle du parti lors des locales de 2007 et de la présidentielle de 2009.