Hier, vendredi 1er mai, le marché de gros de la ville de Djelfa n'a pas ouvert ses portes. Ce n'est pas pour fêter la Fête internationale du travail. C'est en application des consignes de la grève ouverte décidée par les commerçants eux-mêmes et qui sont soutenus par l'Union générale des commerçants et artisans algériens. C'est ce qui assure dans une proportion importante la réussite du mouvement social. Selon les commerçants, la goutte qui a fait déborder le vase c'est une délibération que l'Assemblée populaire communale de Djelfa venait de prendre en défaveur des commerçants locataires des principaux marchés de la ville. Augmentant le loyer des locaux commerciaux du simple au double. Ils prennent une première décision de se consulter et d'engager le dialogue avec le maire. L'entrevue n'eut lieu qu'après la pression exercée par un attroupement des commerçants devant le siège de l'APC. La réunion fut houleuse, frisant l'irrespect par moments. Un consensus est convenu entre les deux parties pour qu'une seconde réunion ait lieu après le 9 avril. Sauf qu'après l'APC campe sur sa fin de non-recevoir arguant qu'une telle décision doit être prise par l'assemblée et que le maire ne peut en aucun cas remettre en cause une délibération. Donc c'est le dialogue de sourds qui s'est instauré et chaque partie campe sur sa position.Les commerçants se disent offusqués par cette décision et avancent qu'il y a parti pris en se posant les questions suivantes : comment se fait-il que l'APC ne bouge pas le petit doigt pour interdire les commerçants informels ? Ces derniers qui ne payent ni loyer, ni impôts, ni charges, et de plus sont source d'insalubrité, sont considérés par le maire lui-même. Ces derniers temps, il a instruit les vendeurs illicites qui ont squatté la place de l'Eglise d'améliorer leurs baraquements, une façon de les légaliser. Où est l'Etat ? nous dira l'un des protestataires. Actuellement, les marchés qui sont l'objet de la délibération ne peuvent plus respirer et sont pris en otages par des vendeurs informels. En effet, devant chaque marché ou en son sein se sont installés des vendeurs informels. L'un des protestataires nous dira : «Nous payons des charges importantes de 30 000 DA/mois, soit 1000 DA/jour», alors que les squatters, non seulement se sont installés aux abords du marché, se sont permis d'obstruer les allées des marchés sans qu'ils ne soient dérangés. Eux qui ne payent ni impôts, ni loyer, ni charges directes ou indirectes, réalisent des chiffres d'affaires dix à cent fois plus importants que ceux des commerçants légaux.