Le volume de ce trafic, soit 1,5 milliard de dollars, a, depuis, quitté le territoire algérien. Après l'affaire Bachir Frik, le scandale des métaux ferreux et non ferreux risque d'être la seconde affaire de corruption qui risque de défrayer la chronique en 2002. Des sources informées indiquent que l'affaire des métaux ferreux et non ferreux va connaître son épilogue courant février du fait de l'arrivée à terme de l'instruction du parquet et l'audition de la majorité des protagonistes dont des hauts cadres des Douanes algériennes. La justice a épluché des centaines de fausses déclarations douanières d'importateurs dont l'identité n'a pas encore été révélée et risque de l'être à l'entame des procès. L'affaire porte sur des exportations vers certains pays européens de quantités considérables de déchets de métaux ferreux, de cuivre et de produits non ferreux pour les besoins de la récupération. Ils ont aussi importé de grandes quantités de rond à béton irradié produit par l'Ukraine, qu'ils ont ensuite réexporté. C'est une vaste enquête menée conjointement par les services des douanes algériennes et européennes, notamment françaises, avec lesquelles des négociations sont en cours pour déterminer le volume des capitaux détournés, leur origine et leur destination même si nos sources n'excluent pas l'implication de certaines filières islamistes dans ce trafic. Les chiffres avancés ne peuvent constituer qu'une infime partie de ce trafic, comparativement aux années précédentes où un grand rush a été constaté sur ce filon puisque n'importe quel opérateur pouvait s'improviser exportateur et charger des quantités de métaux ferreux en direction de l'Italie, de la France ou vers la Tunisie et le Maroc. Une affaire a même un rapport avec Israël puisque des quantités non négligeables de métaux ferreux ont été acheminées, via un pays européen, vers les ports de Haïfa et de Tel-Aviv. Ce trafic a porté un coup sévère au Trésor algérien dont le préjudice s'élève à 9.000 milliards de centimes, soit plus de 1,5 milliard de dollars américains sur les dix dernières années. Il a également engendré un recul de l'investissement des opérateurs économiques étrangers dans ce secteur du fait qu'il était gangrené par les affaires et le trafic. Le volume financier de ce trafic, soit 1,5 milliard de dollars environ, arrêté à l'an 2001, a, depuis, quitté le territoire algérien pour atterrir dans des banques étrangères et des sociétés off-shore. Ces 9.000 milliards de centimes consistent en le volume des infractions dans le domaine du commerce extérieur avec certains pays européens. Le volume de ces détournements n'a été déterminé qu'avec les enquêtes menées aussi bien à Alger qu'à Marseille, Genève, Rome, Kiev et Madrid sur la fuite de ces capitaux algériens relatifs à l'exportation de l'aluminium et du zinc vers l'Europe occidentale et centrale. Cette fuite des capitaux grève sérieusement le Trésor algérien et a été dénoncée à maintes reprises par le Président Bouteflika qui avait indiqué qu'une «mafia truste le commerce extérieur avec l'Europe», allusion à certaines sociétés d'import-export qui ont réussi à constituer des sociétés écran et à placer l'argent des métaux ferreux et non ferreux à l'abri des investigations douanières aussi bien algériennes qu'européennes.