S'inspirant des pratiques des transporteurs privés de voyageurs, les chauffeurs de bus de l'opérateur public Etusa apprennent désormais à «brûler» les arrêts. Dans la course qu'ils livrent au temps, ces chauffeurs obligent les usagers à rester sur leur garde au risque de manquer leur point de ralliement. Le problème se pose actuellement au niveau de ligne urbaine qui rattache la Casbah à Chevalley. Sur cette desserte, les chauffeurs ne s'astreignent pas à la discipline générale qui consiste à s'immobiliser à chaque arrêt. Au lieu de cela, le conducteur crie depuis sa cabine : «Il n'y a personne qui descend ?» A cause du bruit que provoquent les milliers de voiture en circulation, ces appels sont rarement entendus par tout le monde. Une fois l'arrêt «grillé», on entend de grandes protestations suivies d'injures. Comme les chauffeurs semblent trouver du plaisir à tourner au ridicule la clientèle, les usagers ont trouvé la parade. C'est ainsi qu'avant d'arriver à un arrêt, les voyageurs se mettent à taper sur les vitres ou toute partie du bus faite en métal en utilisant des pièces de monnaie. Le bruit provoqué incommode plus d'un, mais a l'avantage de parvenir jusqu'à l'oreille du chauffeur. Les réactions des voyageurs sont toujours les mêmes : «Le privé vous a contaminés !» En fait, «brûler» les arrêts a été de tout temps la pratique favorite de la majorité des transporteurs privés opérant dans les lignes de transport urbain.