Le groupe terroriste Ansar Acharia en Libye, affilié à la nébuleuse Al Qaïda, a démenti via un communiqué mis en ligne hier, la mort de Mokhtar Belmokhtar, annoncée la veille par le gouvernement libyen. Une frappe américaine avait pourtant visé dans la nuit de samedi à dimanche une réunion de ce groupe terroriste à Ajdabiya, dans l'est du pays, mais Belmokhtar ne figurerait pas parmi les victimes. Ce groupe terroriste a démenti la mort du terroriste. Dans un communiqué, ce groupe terroriste armé a reconnu avoir subi des pertes dans ses rangs au cours de cette opération mais affirme qu'«aucune autre personnalité n'a été tuée». Il a identifié sept personnes tuées dans le raid, parmi lesquelles ne figure pas Belmokhtar. Ansar Acharia, groupe classé terroriste par l'ONU, ne précise pas si Belmokhtar participait à la réunion d'Ajdabiya à 160 kilomètres à l'ouest de Benghazi. Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale avait affirmé dimanche que Mokhtar Belmokhtar, appelé le «borgne», cerveau de la prise d'otages d'In Amenas en Algérie en 2013, avait été tué dans le raid. Washington a indiqué, pour sa part, que Belmokhtar avait bien été la cible d'une frappe, mais qu'il étudiait toujours son impact, se refusant à confirmer sa mort. Les Américains pourchassent les groupes terroristes dans de nombreux pays, notamment à l'aide de drones. Le Pentagone a précisé avoir utilisé deux chasseurs-bombardiers «F-15 Strike Eagle armés de bombes guidées» pour l'attaque en Libye, ainsi que des drones d'observation. Sur les réseaux sociaux, des comptes extrémistes ont aussi fait état de sept morts dans le raid. Sur sa page Facebook, un groupe local a publié des photos de corps ainsi que les noms des personnes tuées, sans aucune référence à Belmokhtar. Le trafiquant de «Marlboro», converti en chef terroriste, avait déjà été donné pour mort par le Tchad en avril 2013, mais Belmokhtar avait revendiqué le mois suivant un double attentat-suicide ayant fait une vingtaine de victimes au Niger. Plongé dans le chaos depuis la chute en 2011 de Kadhafi, la Libye est déchirée par des combats entre milices lourdement armées, et le pays compte actuellement deux gouvernements et parlements rivaux. Des groupes extrémistes en ont profité, notamment le groupe Daech - Etat islamique (EI), qui s'est implanté l'an dernier en Libye et qui a annoncé le 9 juin avoir pris la ville de Syrte (450 kilomètres à l'est de Tripoli).