La FAF par le biais de son président Mohamed Raouraoua a saisi officiellement la Fifa pour demander l'amendement de l'article 18 du règlement d'application des statuts qui limite à 21 ans l'âge de changement de sélection pour les joueurs binationaux. La FAF a adressé une requête au secrétariat général de la Fifa le 31 mars pour que cet amendement soit soumis aux membres de l'assemblée générale de l'instance suprême du football mondial lors du prochain congrès qui se tiendra le 31 mai aux Bahamas. Au même titre que nombre de fédérations africaines, la FAF milite pour que tout joueur qui souhaite rejoindre la sélection de son pays d'origine ne soit plus soumis à une limite d'âge. Plusieurs joueurs algériens et africains en général ont porté les couleurs de la sélection française tant en jeunes qu'en seniors, mais ils se sont retrouvés sur le carreau. Oubliés par les sélectionneurs de leur pays d'adoption, ces joueurs sont bloqués par cet article 18 de la Fifa qui ne leur permet pas de défendre les couleurs de leur pays d'origine, à l'image des Algériens Moghni, Abdoun, Yebda, Meriem et autres que Mohamed Raouraoua veut récupérer aujourd'hui. Les fédérations européennes convoquent parfois ces binationaux dans le but de priver leur pays d'origine de leurs services. Ils n'admettent pas que des footballeurs formés chez eux puissent renforcer des sélections africaines d'autant plus que ces dernières parviennent aujourd'hui à leur tenir la dragée haute lors des compétitions internationales. Les présidents des fédérations africaines doivent s'attendre, à juste titre, à une forte opposition de certains pays européens lors du prochain congrès de la Fifa. Cette dernière a fait déjà une concession aux binationaux en révisant l'article 15, alinéa 1, du règlement d'application des statuts lors du congrès extraordinaire de 2003 à Doha, en permettant aux joueurs n'ayant jamais joué dans une sélection A d'opter pour une autre nationalité et représenter son nouveau pays en équipe nationale. Cela avait permis à notre pays de récupérer le trio Antar Yahia, Samir Beloufa et Nacer Ouaddah qui avaient pris part à la CAN 2004. De nombreux footballeurs ont voulu exploiter cet amendement pour effectuer des naturalisations sauvages, ce qui a poussé le comité d'urgence de la Fifa à revenir sur la question le 11 mars 2004, pour compléter cet article en interdisant aux joueurs de changer de sélection s'ils n'ont pas de lien avec elle.