Depuis la décision prise par le gouvernement en octobre 2008 d'interdire l'importation de médicaments produits localement, les opérateurs algériens de médicaments vont non seulement investir dans la production, mais pourront assurer une sorte de sécurité nationale pour le médicament essentiel. C'est ce qu'a affirmé hier, à l'ouverture du Simem, Abdeslam Chakou, secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Dans le but d'encourager la production nationale, le département de Saïd Barkat établira une troisième liste de médicaments à interdire à l'importation. «Nous allons dès maintenant, avec les opérateurs, établir une troisième liste dont la mise en œuvre aura lieu au début de l'année 2010», a déclaré M. Chakou. Selon lui, le rôle du département de la santé est de donner un prolongement pratique et concret aux décisions du gouvernement dans la transparence et avec la participation de l'ensemble des opérateurs. «C'est dans ce cadre qu'une première puis une seconde liste de médicaments interdits à l'importation ont été arrêtées. Nous allons encore une fois élargir la gamme des médicaments interdits à l'importation donc fabriqués par les opérateurs algériens», a souligné l'orateur qui a appelé les opérateurs à faire en sorte que les médicaments qu'il produisent soient essentiels, des médicaments vitaux ou des médicaments qui soient en rapport permanent avec les besoins et les exigences de notre population pour des soins de qualité. Le représentant de M. Barkat a, par ailleurs, rappelé la création récente du comité de concertation qui représente tous les opérateurs de médicaments en Algérie. «Notre volonté est que les capacités algériennes, humaines, matérielles et scientifiques seront davantage consacrées à la production d'équipements médicaux», a indiqué M. Chakou, en soulignant que l'équipement médical est un instrument essentiel pour les soins, le diagnostic et l'analyse des médicaments. L'orateur a exprimé la volonté du département de la santé à créer un comité de concertation avec les opérateurs dans la production des équipements pour arrêter ensemble une démarche qui soit en harmonie avec les ambitions de l'Algérie. «Les équipements qui sont utilisés dans la chirurgie sont des équipements homologués et standardisés et bénéficient régulièrement de la maintenance préventive», a expliqué M. Chakou. L'Algérie continuera à importer des médicaments En dépit de la décision du gouvernement d'interdire l'importation de médicaments produits en Algérie, la facture de l'importation a augmenté cette année encore de 20%, selon le Cnis. Le représentant du ministère de la Santé a expliqué que l'Algérie continue à importer les médicaments. «Nous n'avons jamais dit que notre but est de réduire la facture de l'importation. Nous avons dit que les sommes consacrées par le gouvernement à l'importation soient consacrées à une importation utile», a précisé M. Chakou. Et d'ajouter : «Si l'Algérie n'a pas pris la décision de protéger la production nationale, la facture aurait augmenté de 200 millions d'euros. Les besoins de santé sont tellement énormes, la population augmente, les maladies chroniques, qui coûtent cher, et leur prise en charge sont tels qu'inévitablement les besoins en médicaments vont augmenter», a souligné l'orateur. La préoccupation du département de la santé, a souligné M. Chakou, est de faire en sorte que la production nationale remplace en grande partie l'importation de tout ce qui peut être produit en Algérie. Concernant la production nationale, le SG du ministère de la Santé l'a estimée à 30% en valeur des besoins et de 46% en volume. «Mais cette part relative de la production nationale devra se développer de manière à ce que l'argent qui est utilisé pour l'importation se fasse au profit de médicament nouveaux qui soignent des pathologies qui ne sont pas prises en charge», a déclaré l'orateur. L'Algérie dispose de 6,5 millions de tamiflu L'Algérie a mis sur pied un dispositif de protection contre la grippe porcine dès le 25 avril, a déclaré M. Chakou. «Le dispositif est appelé à évoluer en fonction de l'évolution de la situation», a souligné l'orateur. Selon lui, «l'Algérie a disposé dès le premier jour de moyens en médicaments, en instruments et en moyens de protection qui sont en grande quantité», a affirmé le responsable du ministère de la Santé. Rappelant que rien n'est plus important que la santé des Algériens, M. Chakou a indiqué que les services de la santé sont mobilisés. «Nos équipes de contrôle au niveau des frontières sont disponibles. Nous avons les moyens de protection et de traitement. L'Algérie disposait au jour de l'installation du comité ad hoc au ministère de la Santé de 6,5 millions de tamiflu.»