«Les prix du poulet et de l'œuf qui commencent déjà à baisser seront encore moindres dans les prochains jours», dira le président de l'association de la filière avicole, Mokrane Mezouane, en marge d'une conférence de presse organisée à la fondation Filaha Innove en prévision du prochain Salon international de l'élevage et du machinisme agricole. Sur la hausse vertigineuse de ces prix, M. Mezouane a répondu que «cela est dû d'une part à la flambée des prix des aliments du bétail, le maïs et le soja notamment, à l'échelle mondiale», et d'autre part au fait que «les reproducteurs ont réformé une partie de leur cheptel sans repeupler leurs poulaillers». Les conséquences de cette «réforme précoce» ne sont ressenties qu'après une période de six mois. M. Mezouane a précisé que «les reproducteurs ont mis six mois pour commencer à reproduire et le marché n'a été réapprovisionné qu'au bout de 9 mois». M. Mezouane a estimé qu'il y a un manque à produire de 40% qui se répercute sur le prix de revient, les bénéfices des producteurs et le prix de vente au consommateur. Les professionnels de cette activité revendiquent quant à eux la mise à niveau de la filière et la formation du personnel. «L'Etat doit intervenir pour la mise à niveau de la filière avicole ainsi que son organisation et sa régulation surtout que les capacités de production existent», a suggéré le président de l'association de la filière avicole, en précisant que «l'activité est dominée par un personnel non qualifié qui travaille avec des méthodes traditionnelles». Les professionnels demandent également la suppression de la TVA qui pénalise leur activité. «Nous n'avons pas besoin de subvention mais de la suppression de la TVA», selon un professionnel. La production annuelle est évaluée entre 340 000 et 360 000 t de poulet de chair par an, soit 10 à 11 kg par habitant, et 5 milliards d'œufs.