«L'Algérie est un pays prioritaire pour le groupe Lafarge», a tenu à dire hier Serge Dubois, directeur des relations publiques et communication, responsable au sein de cette entreprise leader dans son domaine, à savoir la production de ciment et de granulats. Dans une rencontre avec la presse algérienne, tenue hier à Alger, le responsable de Lafarge n'a pas caché son optimisme quant à l'avenir du marché algérien le considérant plus important que ceux de la France et de l'Espagne réunis. Au niveau mondial, l'Algérie est classée à le 10e position. «Nous sommes très fiers d'être en Algérie et d'investir non seulement dans la production de ciment, mais dans des valeurs socio-économiques. Nous apportons les solutions innovantes à nos clients», a souligné le directeur des relations publiques de Lafarge, un Marseillais qui se dit très content de vivre à Alger, une ville méditerranéenne pleine de lumières et de vivacité. Depuis son installation en 2003, dans le cadre d'une joint-venture avec Cosider dans le cadre d'une unité de fabrication de plâtre (Colpa Bouira), le groupe Lafarge a vu croître son activité au fil des ans pour devenir le premier producteur de ciment, de béton et de granulats. Possédant trois cimenteries (M'sila, Meftah et Oggaz), Lafarge est l'unique exportateur de ciment blanc en Algérie, grâce à une autorisation des autorités publiques. Sur ce plan, M. Dubois relève que l'Algérie pourra développer l'usage du ciment blanc, certes coûteux, mais très utile pour la construction de bien d'habitations et d'infrastructures publiques. Le ciment blanc algérien est très demandé aux Etats-Unis d'Amérique, nous apprend le responsable de Lafarge. L'usage de ce matériau permet un gain de temps record, la solidité et l'esthétique. Face à la culture de la consommation du ciment gris et du bitume, instaurée depuis des années en Algérie, il y a lieu de réfléchir, appuie notre interlocuteur, à de nouveaux matériaux moins coûteux, tenaces et très pratiques. Dans un pays comme le nôtre, connu pour des températures élevées, le bitume, importé en fortes devises, est appelé à être remplacé par le béton. «Aux Etats-Unis, les autoroutes, très fréquentes, sont faites en béton. C'est une garantie de 30 à 40 ans», a tenu à expliquer Serge Dubois, en soulignant que le peu de centres de production de béton du groupe, qui sont au nombre de 25, implantés à travers le pays, est l'illustration parfaite de l'usage limité de ce matériaux. Mais le groupe français compte porter le chiffre à 100 centrales à béton dans les prochaines années. Outre l'entrée en production de la cimenterie de Biskra, qui devra intervenir au courant du 2e semestre 2015, Lafarge ambitionne de développer 100 «batistore» d'ici 2018, des espaces spécialisés dans la distribution des matériaux de construction. Le premier espace sera inauguré à Alger (Birkhadem), le 28 juin. L'ensemble du projet permettra la création de 1500 emplois directs. Aujourd'hui, le groupe Lafarge emploie 2600 personnes et a investi à ce jour 240 millions d'euros. Le montant des investissements sera porté à 400 millions d'euros. Le transfert du savoir-faire est presque une devise chez le groupe tricolore. En ce sens, des cadres algériens seront formés pour intervenir à l'échelle mondiale. L'esprit d'innovation est porté d'ailleurs par le Laboratoire de la construction CDL de Rouiba, premier en Afrique appartenant au groupe. Notons au passage que Lafarge a réussi, en avril 2014, une fusion (OPE) avec le suisse Holcim, un autre leader mondial de la fabrication et de la distribution de ciment et de granulats (pierre broyée, gravier et sable). Hier, on a appris que la composition du futur comité exécutif de Lafarge-Holcim a été complétée permettant ainsi d'agir sous une seule bannière.