Invité hier à la Chaîne III, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a été appelé à intervenir sur plusieurs questions actuelles portant essentiellement sur la politique du renouveau de l'économie agricole et le plan d'action entrepris par le ministère de l'Agriculture. Le ministre a déclaré que les résultats obtenus sont relativement satisfaisants, notamment en ce qui concerne les prix des produits de large consommation, ajoutant que son département a enregistré une baisse de prix de 14 produits ces quatre dernières semaines dans la wilaya d'Alger, alors que deux ont connu une hausse. Pour stabiliser les prix et éviter les hausses vertigineuses, le ministre a souligné l'importance de la mise en place d'un système de régulation des produits de large consommation. Ce système qui a été enclenché en juillet 2008, pendant la crise de la pomme de terre, a engendré une stabilisation des prix mais aussi les perturbations survenues sur le marché au mois d'avril. «Ces perturbations étaient presque prévisibles», a affirmé le ministre. Pour y remédier, M. Benaïssa insiste sur l'importance de la régulation du marché, processus qui implique plusieurs acteurs, notamment «les agriculteurs assistés et accompagnés par le ministère de l'Agriculture». Il est également essentiel que l'Etat travaille sur la promotion de la production locale et l'adaptation de l'offre à la demande en vue d'une équilibration durable du marché.
Terres en jachère : futures surfaces agricoles Le ministre est revenu, en outre, sur le plan d'action du gouvernement qui inclut «la sécurisation des agriculteurs, en réglant le problème du foncier à travers le mode de gestion qui est la concession. Il y a également des actions sur l'eau (pérenniser l'approvisionnement de l'eau et augmenter les surfaces à irriguer), et un travail sur les ressources naturelles de manière générale». Interrogé sur les terres arables qui ne constituent que 2 à 3% du territoire, le ministre admet que l'Algérie ne dispose pas de beaucoup de terres agricoles mais une utilisation rationnelle pourra compenser ce manque. Et d'ajouter que le gouvernement a mis en place un programme de résorption de la jachère, ce qui, selon lui, permettra d'acquérir 3 millions d'hectares qu'il faudrait mettre en culture. Le ministère de l'Agriculture dispose, par ailleurs, d'une série de programmes dans le cadre de la politique du renouveau de l'agriculture et du renouveau rural dont les moyens financiers sont prêts, annonce Benaïssa. «Maintenant, il faut avoir les capacités humaines au niveau de différents espaces d'intervention. C'est donc toute une action qui est en train de se mettre en place.» Filière lait : les grands moyens déployés Concernant l'organisation de la filière lait, le ministre estime que le secteur a connu une nette amélioration depuis l'été dernier, précisant que son département a mis en place un dispositif à cet effet pour l'augmentation de la production nationale et la mise en évidence des intérêts communs des producteurs et des consommateurs. Pour ce qui est de la production, Benaïssa souligne l'efficacité des programmes techniques conçus à cet effet, notamment en ce qui concerne l'accroissement du nombre de vaches laitières par le biais d'une généralisation de l'insémination artificielle et le transfert d'embryons. Dispositif qui a coûté aux autorités publiques «8 milliards de dinars pour les subventions et 8 milliards également pour tout ce qui concerne les actions de développement de la production nationale elle-même». La hausse des prix des produits de première nécessité, notamment les fruits et légumes, constitue aujourd'hui un débat national de première importance. Le dispositif mis en place par les autorités publiques aura-t-il raison du problème ?