Le complexe sidérurgique d'El Hadjar a été le théâtre, jeudi matin, d'une belle pagaille lors de la réunion du conseil syndical auquel ont participé les représentants des travailleurs de toutes les unités d'Arcelor Mittal Annaba. Ce rassemblement, dont l'objectif principal était de dresser le bilan des programmes et perspectives des activités syndicales a fini en queue de poisson après qu'un nombre restreint de délégués avec à leur tête Houamri Abdelhamid, un des adjoints inconditionnels de Aïssa Menadi et le propre fils de ce dernier, entrepreneur au sein du complexe de son état, aient décidé de faire capoter sa tenue. L'affrontement entre partisans et opposants au principe de renouvellement du bureau syndical d'entreprise proposé en la circonstance par le secrétaire général par intérim, Smain Kouadria aurait pu dégénérer en bataille rangée sans l'intervention de médiateurs, assurent des témoins. Ces mêmes sources indiquent que le SG par intérim a été violemment pris à partie par ceux qui réfutent l'idée de la nomination d'un nouveau bureau syndical en l'absence de l'ex-président de cette instance, Menadi Aïssa, qui est, comme chacun sait, l'un des députés de la wilaya de Annaba. Les représentants des 30 sections syndicales des unités du complexe Arcelor Mittal d'El Hadjar ont ainsi décidé de se rencontrer de nouveau dimanche matin toujours dans le but de mettre fin à la transition qui caractérise l'activité syndicale du moins en ce qui concerne la désignation de leur bureau d'entreprise, objet de la discorde. Cette rencontre qui promet d'être aussi houleuse, compte tenu de son enjeu doit coïncider avec la reprise d'activité du haut fourneau et des installations du complexe, suite à la période d'entretien préventif (pour réparation d'une fuite de gaz externe), entamé lundi dernier.
Les menaces de Menadi fils Nos sources affirment que le fils de Menadi s'est montré menaçant envers quiconque s'aviserait d'organiser des élections avant la fin du mandat de député de son père ou sans son accord pour l'organisation de cette consultation. Des travailleurs s'élèvent contre cette main mise sur le syndicat en rappelant qu'Aïssa Menadi n'a plus aucun lien avec cette entreprise du fait même qu'il est devenu un parlementaire. Le secrétaire général du bureau syndical par intérim a, de son côté informé la Centrale syndicale UGTA Sidi Saïd, le nouveau DG d'Arcelor Mittal et les autorités locales de la situation anormale qui prévaut au sein du complexe sidérurgique et invité ces différentes parties à intervenir pour l'assainir. Kouadria a même lancé un appel solennel en direction des travailleurs pour rappeler à ceux-ci que «la redynamisation des activités sociales opérée par le comité de participation a le double mérite de permettre leur décentralisation au profit des travailleurs tout en leur laissant l'initiative du contrôle de cet organe sensible en toute transparence». Le bulletin d'information qui a été distribué à l'ensemble des travailleurs concernés annonce que «dans le but d'asseoir durablement cette démocratisation des œuvres sociales, un programme a été élaboré pour le court terme en attendant la tenue d'élections de renouvellement des délégués du personnel prévue après les négociations de juillet prochain. Une commission mixte (direction générale/syndicat) serait déjà installée et s'attellerait à la préparation de ces élections». Il est notamment signalé par le biais dudit communiqué que suite aux élections qui ont eu lieu le 21/09/2008, les sections installées depuis cette date activent normalement au niveau de chaque lieu de travail et, qu'au contraire, le syndicat d'entreprise n'a pas été encore installé à ce jour, un retard qui constitue en soi un manquement préjudiciable et qui pose un sérieux problème de légitimité pour le bureau syndical chargé d'assurer l'actuelle transition. Le SG par intérim estime, quant à lui, que cette situation pourrait engendrer des conflits de responsabilité en cas de la survenance de conflits collectifs de travail ou de déclenchement de grève. Tout en avertissant ceux qui l'ignoreraient que la responsabilité pénale des représentants syndicaux non représentatifs est engagée et que ceux-ci pourraient s'exposer à de graves sanctions pénales si l'employeur venait à déposer plainte contre eux devant les tribunaux. Kouadria invite toutes les instances syndicales, union de wilaya, fédération et centrale syndicale UGTA à prendre le plus tôt possible toutes les dispositions organiques nécessaires pour organiser incessamment l'élection et l'installation du syndicat d'entreprise ceci en tenant compte du rendez-vous important qui attend les syndicalistes à la table des revendications salariales et socio professionnelles qui sont fixées, rappelons-le, de notre côté au 1er juillet 2009.